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Wall Street quasiment stable avant une pause de trois jours

La Bourse de New York a fini proche de l'équilibre vendredi

La Bourse de New York a fini proche de l'équilibre vendredi - Johannes EISELE - AFP

La Bourse de New York a fini proche de l'équilibre vendredi avant un long week-end aux Etats-Unis, dans un marché soucieux de l'escalade des tensions géopolitiques entre la Chine et les Etats-Unis.

Le Dow Jones a cédé 0,04% à 24.465,16 points, et le Nasdaq a pris 0,43% à 9.324,59 points. L'indice élargi S&P 500 a lui gagné 0,24% à 2.955,45 points. Sur l'ensemble de la semaine, le Dow Jones est monté de 3,3%, le Nasdaq de 3,4% et le S&P 500 de 3,2%, leurs gains hebdomadaires les plus importants depuis avril. Wall Street rouvrira mardi matin, lundi étant férié aux Etats-Unis.

Les acteurs du marché ont suivi de près les derniers développements entre les Etats-Unis et la Chine. Déjà tendues au sujet du coronavirus, les relations entre les deux pays se sont envenimées après une proposition de loi chinoise vendredi pour permettre au gouvernement central d'appliquer une "loi de sécurité nationale" à Hong Kong.

Les Etats-Unis ont accusé la Chine de vouloir porter un "coup fatal" à l'autonomie de l'ancienne colonie britannique, menaçant de représailles commerciales sur ce nouveau front.

Pour Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services, ces tensions ne menacent toutefois pas l'équilibre de la Bourse: "Les marchés ont appris une grosse leçon depuis des années: ne pas écouter la géopolitique pour trouver une direction", note l'expert. "Si les rapports commerciaux entre les Etats-Unis et la Chine dégénéraient, cela aurait vraiment un poids sur les indices", ajoute-t-il, notant que ce n'était pour l'instant pas le cas.

Pékin a en effet répété à plusieurs reprises qu'elle n'entendait pas remettre en cause ses engagements pris dans l'accord commercial préliminaire signé en janvier avec Washington. La Chine, qui a renoncé à se donner un objectif de croissance pour 2020, a conscience qu'elle n'est pas dans une position de force, soulignent plusieurs analystes.

Du côté des Etats-Unis, "Donald Trump sait que "durcir le ton au niveau commercial aurait des effets négatifs pour l'économie américaine et pour les marchés", indique Gregori Volokhine.

Les marchés européennes inquiets

Les marchés européens ont eux été affaiblis vendredi par l'aggravation des tensions sino-américaines liées à la situation politique à Hong Kong.

Le CAC 40 a résisté. Il termine a -0,02%, cédant 0,89 point pour clôturer à 4.444,56 points, dans un faible volume d'échanges de 2,9 milliards d'euros. La veille, il avait fini en baisse de 1,15%. Depuis le 1er janvier, le marché parisien a perdu 25,65%. Il affiche cependant une hausse de 4,10% sur la semaine.

Francfort et Madrid ont fini sans direction, respectivement à +0,07% et +0,17%. Londres a fléchi de 0,37%. A la Bourse de Milan, l'optimisme a résisté: +1,34%.

Les appréhensions liées aux tensions sino-américaines s'ajoutent à celle toujours prégnantes d'une nouvelle flambée des contaminations au fur et à mesure que les économies se déconfinent.

Du côté des valeurs, Renault a accentué ses pertes: -2,86% à 17,20 euros. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a affirmé que le groupe jouait "sa survie" et devait s'engager notamment sur le maintien en France de certaines activités.

Lufthansa est retombé (-1,16% à 8,04 euros) alors que l'accord entre le groupe et l'Etat sur un plan de sauvetage de 9 milliards d'euros est retardé au moins jusqu'au début de la semaine prochaine, selon plusieurs médias.

Sandrine Serais avec AFP