BFM Patrimoine
Placements

Wall Street rattrapée par les tensions au Moyen-Orient

-

- - BRYAN R. SMITH - AFP

La Bourse de New York a terminé dans le rouge vendredi après l'assassinat par les Etats-Unis du général iranien Soleimani, qui a fait bondir les cours du pétrole. Les Bourses européennes terminent elles en ordre dispersé.

Le Dow Jones a reculé de 0,81%, à 28.634,88 points. Le Nasdaq a lui cédé 0,79%, à 9.020,77 points, et l'indice élargi S&P 500 a pour sa part perdu 0,71%, à 3.234,85 points.

Les indices américains, qui avaient tous les trois grimpé la veille à des sommets inédits, ont été rattrapés vendredi par la peur d'une escalade au Moyen-Orient suite à la mort de Qassem Soleimani, un influent responsable iranien tué vendredi dans une attaque de drones menée par les Etats-Unis à Bagdad. Une frappe ordonnée par Donald Trump après une attaque mardi contre l'ambassade des Etats-Unis en Irak.

Par crainte d'une perturbation de la production d'or noir au Moyen-Orient, les prix des barils ont immédiatement pris jusqu'à 4% avant de terminer en hausse de 3,5% à Londres et de 3,1% à New York. Des secteurs comme le transport aérien, pour lequel le carburant représente un coût important, en ont été pour leur frais, American Airlines perdant par exemple 4,95%.

Pour Ian Shepherdson, économiste chez Pantheon Macroeconomics, la question désormais est "non pas de savoir si l'Iran va riposter mais de quelle façon". Et "pour les marchés, l'élément clé est l'impact que la réponse de l'Iran peut avoir sur les prix du pétrole", notamment si les infrastructures pétrolières iraniennes deviennent la cible d'éventuelles mesures de représailles ou si Téhéran décide de bloquer la circulation des tankers dans le détroit d'Ormuz.

Pour Gregori Volokhine de Messchaert Financial Services, la baisse des indices vendredi est au final restée assez modérée. Les courtiers ont "encore en tête le souvenir du mois de septembre et des attaques sur des infrastructures pétrolières en Arabie saoudite", explique-t-il. "Les mouvements sur les marchés avaient été effacés en quelques jours."

Le CAC 40 proche de l'équilibre

De leur côté, les places boursières européennes ont terminé en ordre dispersé: celle de Londres (+0,24%) a résisté mais le Dax à Francfort (-1,25%) et le FTSE MIB à Milan (-0,56%) ont été gagnés par l'inquiétude. La Bourse de Paris a quant à elle fini proche de l'équilibre (+0,04%). Le CAC 40 a pris 2,66 points à 6.044,16 points, son plus haut niveau depuis juillet 2007, dans un volume d'échanges réduit de 2,6 milliards d'euros. La veille, il avait terminé en progression de 1,06%.

Après avoir démarré dans le rouge, la cote parisienne a limité ses pertes en deuxième partie de séance pour finir in extremis dans le vert.

"Le marché résiste bien et préserve les 6.000 points" après la mort à Bagdad de Qassem Soleimani. Cet "accident de politique internationale" "ne remet pas en cause les puissants catalyseurs de la fin de l'année dernière, que ce soit l'accord commercial de phase 1 entre les États-Unis et la Chine, mais aussi la visibilité plus forte sur le Brexit et les banques centrales qui sont à la manoeuvre", explique Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance, à l'AFP.

Du côté des valeurs, Total a pris 1,13% à 50,38 euros, TechnipFMC 1,06% à 19,13 euros, CGG est monté de 0,98% à 2,98 euros, GTT de 1,48% à 89,10 euros. En revanche, le transport aérien européen a battu de l'aile en conséquence du bond des prix du pétrole, à l'instar d'Air France-KLM, -7,92% à 9,44 euros. ArcelorMittal a terminé tout en bas du CAC 40, en baisse de 3,60% à 15,26 euros.

Sandrine Serais avec AFP