Wall Street: se réjouit de (trop) bons chiffres de l'emploi?

(CercleFinance.com) - Si l'on excepte le Nasdaq qui s'effrite de 0,2% (du 1er au 5 décembre), les indices US ont aligné une 7ème semaine de hausse consécutive.
Et les indices historiques ont pulvérisé de nouveaux records absolus vendredi, aussi bien en séance qu'en clôture.
Le 'S&P' a ainsi culminé à 2.079Pts avant d'en terminer à 2.075,4 (+0,4% hebdo), le Dow Jones a pris +0,33% à 17.958,8 et affiche une hausse cumulée de +0,72% cours des cinq dernières séances.

Pour confirmer l'exceptionnel degré de confiance et d'optimisme de Wall Street, le 'VIX' (baromètre du stress) a plongé de -4,5% à 11,8, renouant ainsi avec les niveaux planchers du 1er semestre et de l'été 2007.

Wall Street a célébré un total inespéré de +321.000 embauches en novembre (100.000 de plus que le chiffre compilé par ADP... jamais un écart aussi abyssal n'a été observé, d'autant que la quasi totalité des nouveaux postes provenaient bien du secteur privé).
Il s'agit du mois le plus fertile en embauches depuis janvier 2012, le taux de chômage restant à son plus bas niveau depuis l'été 2008 (5,8%).

Wall Street a volontiers fait l'impasse sur les chiffres qui invitent à tempérer l'optimisme ambiant: la durée hebdomadaire du travail n'a augmenté que de 0,1% et le salaire moyen a stagné (pas d'heures sup', pas de hausse de revenus malgré l'apparente vitalité du marché du travail).

Et il ne faut pas oublier que les embauches de novembre ont été dopées par des prévisions ultra-optimistes en matière de consommation des ménages: ce devait être un weekend de Thanksgiving historique... et il l'a été par l'ampleur de la baisse du manier d'achat moyen (-6%).

Il n'est pas certain que la grande distribution aurait embauché massivement si les prévisions avaient été moroses... sans parler d'anticiper une chute de -11% de la fréquentation des centres commerciaux, alors que les conditions météo étaient tout à fait normales.

Cet aspect des choses invite à relativiser le risque d'un resserrement anticipé de la politique monétaire qui viendrait sabrer la tendance haussière du marché.

Les opérateurs vont peut-être se montrer un peu moins enthousiastes en début de semaine, faute de 'chiffres' susceptibles de propulser le Dow Jones au contact des 18.000Pts.

Il faudra attendre le baromètre de l'Université du Michigan mercredi puis surtout la réunion de la Fed' des 16 et 17 décembre... avec la crainte de voir Janet Yellen et se collègues admettre que la reprise économique se renforce et sera plus vigoureuse en 2015, ce qui induirait une 'normalisation' de la politique monétaire.

Côté valeurs, le Nasdaq-100 a fini inchangé vendredi, plombé essentiellement par Amazon (-1,4%), Tesla (-2%) et le géant Google (-2,7%) tandis que seuls Expedia (+2%), Starbucks (+2,8%) et Applied Materials (+2,6%) -qui ne pèse pas lourd- se distinguaient en fin de semaine.

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