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Wall Street termine en forte baisse face à des résultats mitigés

Le Dow Jones a reculé de 2,55% vendredi, mais a progressé de 11,1% sur l'ensemble du mois d'avril.

Le Dow Jones a reculé de 2,55% vendredi, mais a progressé de 11,1% sur l'ensemble du mois d'avril. - Johannes EISELE - AFP

La Bourse de New York a terminé nettement dans le rouge vendredi, sur la défensive face à des résultats d'entreprises en demi-teinte et à la menace de nouvelles sanctions américaines contre la Chine.

Le Dow Jones a reculé de 2,55% à 23.723,69 points, et le Nasdaq de 3,20% à 8.604,95 points. L'indice élargi S&P 500 a lui cédé 2,81% à 2.830,71 points. Sur l'ensemble d'avril, le Dow Jones s'est tout de même apprécié de 11,1% et le S&P 500 de 12,7%, les deux indices enregistrant au passage leur meilleure performance mensuelle depuis 1987. Le Nasdaq a lui progressé de 15,4%, son meilleur mois depuis 2000. 

Vendredi, les acteurs du marché digéraient les publications trimestrielles de plusieurs grands noms de la cote dont Amazon (-7,60%), qui a prévenu qu'il dépenserait les 4 milliards de dollars de bénéfice opérationnel prévus ce trimestre pour investir dans la gestion de la crise, et Apple (-1,61%) qui n'a pas voulu donner de prévisions pour le trimestre en cours. 

Le président américain Donald Trump a par ailleurs rallumé la flamme de la guerre commerciale avec la Chine en disant envisager des taxes punitives contre Pékin après avoir vu des éléments lui faisant penser que le nouveau coronavirus proviendrait d'un laboratoire chinois à Wuhan. 

"Il semble incroyable qu'il choisisse de repartir maintenant au front vu l'état de l'économie mais Donald Trump semble vouloir mettre les attaques contre la Chine au centre de sa nouvelle campagne électorale", remarque Karl Haeling de LBBW.

"Le repli du marché n'est pas tant lié aux déceptions (générées par les diverses annonces des entreprises) qu'au constat que leurs actions, ainsi que beaucoup d'autres, ont grimpé trop vite trop fort", estime pour sa part Patrick O'Hare de Briefing.

Le S&P 500 s'est apprécié de 35% entre son plus bas le 23 mars et son plus haut cette semaine, alors même que les indicateurs reflètent les uns après les autres la sévérité du choc économique provoqué par la pandémie de Covid-19 et les restrictions imposées pour enrayer sa propagation, souligne le spécialiste.

Avec la levée progressive des mesures de confinement, "on va maintenant entrer dans le vif de la reprise, et les espoirs de redémarrage vont se confronter avec la dure réalité du terrain", remarque-t-il. "Les investisseurs vont réajuster leurs prises de risques en fonction et on va probablement voir plus de résistance."

ExxonMobil, Chevron, Tesla et Boeing dans le rouge

Parmi les autres résultats du jour, le géant pétrolier ExxonMobil (-7,17%) est passé dans le rouge au premier trimestre, en raison d'une lourde charge de 2,9 milliards de dollars liée à des dépréciations d'actifs du fait de la chute des cours du pétrole.

Son concurrent Chevron (-2,78%) a dégagé un gros bénéfice net de 3,6 milliards de dollars, grâce notamment à un gain de cession de 240 millions, un crédit d'impôt de 440 millions et des effets de change favorables estimés à 514 millions, mais son chiffre d'affaires a baissé de 10,5%.

Clorox (+3,36%), qui fabrique des produits d'hygiène pour la maison comme des désinfectants, a vu ses ventes bondir et a relevé ses prévisions annuelles. 

Le constructeur aéronautique Boeing a reculé de 5,42% après avoir annoncé le lancement d'un emprunt obligataire de 25 milliards de dollars et indiqué qu'il renonçait pour l'heure à l'aide fédérale.

De son côté, Tesla a chuté de 10,30% après une série de tweets déconcertants de son patron Elon Musk, dont un jugeant le cours de l'action "trop élevé".

Sandrine Serais avec AFP