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Wall Street termine en nette hausse malgré un sombre rapport sur l'emploi

Le Dow Jones a bondi de plus de 30% depuis le 23 mars.

Le Dow Jones a bondi de plus de 30% depuis le 23 mars. - Johannes EISELE - AFP

La Bourse de New York a terminé en nette hausse vendredi malgré un rapport dévastateur sur l'emploi américain en avril, les investisseurs semblant parier sur le fait que le pire de la crise est passé.

Le Dow Jones a gagné 1,91% à 24.331,32 points et le Nasdaq s'est apprécié de 1,58% à 9.121,32 points. De son côté, l'indice élargi S&P 500 a pris 1,69% à 2.929,80 points. Sur la semaine, le Dow Jones est monté de 2,6%, le Nasdaq de 6% et le S&P 500 de 3,5%. Tous trois ont rebondi de plus de 30% depuis le 23 mars.

Les chiffres du jour, très attendus, ont pourtant reflété une sombre situation, la pandémie ayant conduit à la destruction de 20,5 millions d'emplois en avril aux Etats-Unis, un niveau record en si peu de temps.

C'est "plus de deux fois le nombre de pertes d'emplois encaissé pendant la crise financière" de 2007-2009, relèvent les analystes d'Oxford Economics. "Il y a eu plus d'emplois perdus au cours des deux derniers mois que créés au cours de la dernière décennie", ajoutent-ils. Le taux de chômage, qui s'affichait à 3,5% en février, a bondi à 14,7% en avril, son niveau le plus haut depuis juin 1940.

Mais les investisseurs, qui tentent toujours d'anticiper les résultats à venir des entreprises, "s'attendent à ce que les statistiques se redressent à partir du troisième trimestre et s'améliorent vraiment au quatrième trimestre", souligne Art Hogan de National Holdings. 

Ils sont encouragés en ce sens par plusieurs signaux, comme Uber (+6,01%) qui a affirmé que son activité était repartie de l'avant au cours des trois dernières semaines ou bien Ford (+7,60%) qui a affirmé que sa production reprendrait le 18 mai aux Etats-Unis. 

Plusieurs Etats américains ont par ailleurs commencé à rouvrir progressivement leur économie et "les acteurs du marché n'anticipent pas une deuxième vague de contagion pouvant mener à des mesures de restriction aussi strictes que celles qui viennent d'être imposées", estime Art Hogan. 

A cet optimisme sur la situation à venir s'ajoute le fait "qu'il y a actuellement beaucoup d'argent en circulation" avec toutes les liquidités injectées par la Banque centrale américaine depuis deux mois pour s'assurer que les marchés fonctionnent bien, fait remarquer le spécialiste. De quoi alimenter la hausse des indices. 

Chine et Etats-Unis prêts à mettre en oeuvre l'accord commercial

Ces derniers ont aussi été soutenus vendredi par des déclarations affirmant que les négociateurs chinois et américains s'étaient engagés à mettre en oeuvre leur accord commercial signé en début d'année en dépit de l'épidémie de coronavirus. Un signal positif alors que les tensions entre les deux premières puissances économiques mondiales semblaient s'être ravivées au cours des derniers jours. 

Les secteurs qui bénéficieraient d'une reprise de l'économie étaient particulièrement en forme, comme les compagnies aériennes: United Airlines a bondi de 11,74%, American Airlines de 6,29%, Delta de 4,80% et JetBlue de 11,12%. 

Les croisiéristes Royal Carribean Cruises et Norwegian Cruise Line ont gagné respectivement 4,97% et 3,58%. Le groupe de casinos MGM Resorts a pris 4,42%. La chaîne de magasins Macy's a progressé pour sa part de 5,71% alors même qu'elle a annoncé le report de la publication de ses résultats au 1er juillet en raison des complications liées à la pandémie. 

Les marchés européens dans le vert

Les marchés européens ont poursuivi leur course dans le vert vendredi en dépit des sombres statistiques sur l'emploi américain.

L'indice phare de la place parisienne, le CAC 40, a progressé de 1,07%. Sur les autres places européennes, Francfort a pris 1,35%, Madrid 0,78% et Milan 1,13%. La Bourse de Londres est restée fermée pour cause de jour férié.

En matière de valeurs, la bonne orientation des indices a profité aux titres les plus chahutés par la crise, alors qu'à l'inverse, quelques prises de bénéfices ont eu lieu en amont du week-end sur ceux qui ont le mieux résisté, à l'instar de Sanofi (-1,30% à 89,57 euros). Airbus s'est apprécié de 0,57% à 56,07 euros après l'annonce d'une commande de neuf avions A320 et A321 et de la livraison de 14 appareils en avril.

Le secteur automobile a aussi bénéficié du courant porteur: Renault a grimpé de 2,54% à 17,53 euros et Peugeot de 3,75% à 13,43 euros.

Sandrine Serais avec AFP