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Warner Music fait son grand retour en Bourse... comme d'autres géants américains avant lui

Wall Street et les Bourses européennes ont terminé la semaine sur une note optimiste

Wall Street et les Bourses européennes ont terminé la semaine sur une note optimiste - Johannes EISELE - AFP

La major musicale revient à Wall Street après neuf ans d'absence. General Motors ou encore Dell ont également réalisé cet aller-retour.

C'est un retour en fanfare. Après neuf ans d'absence, Warner Music Group (WMG) fait ce mardi son retour à Wall Street et devrait signer la plus grosse introduction boursière de cette année.

Le géant de la musique qui sera cotée sur le Nasdaq a annoncé un prix de 25 dollars par action pour son retour et met en vente 77 millions de titres. Au total, l'entreprise cherche donc à lever plus de 1,9 milliard de dollars.

Le fonds Access Industries du milliardaire russo-américain Len Blavatnik, qui avait racheté la maison de disques en 2011 pour 3,3 milliards de dollars, va empocher l'argent et conservera sa participation majoritaire.

Retour en grâce

Ce retour sur le parquet de Wall Street est la conséquence d'un regain fort d'activité pour la major. Comme ses concurrents, WMG a sombré dans les années 2000 à cause de la chute des ventes de CD mises à mal notamment par le piratage. La compagnie surfe aujourd'hui sur la vague du streaming, source de revenus importante pour les maisons de disques et éditeurs.

WMG n'est d'ailleurs pas la seule grande entreprise à revenir en Bourse après avoir quelques années en dehors de la cote. Ces retours répondent néanmoins à des logiques différentes.

En novembre 2010, l'américain General Motors (GM) retrouvait Wall Street et signait (à l'époque) la plus grosse introduction en Bourse de l'histoire des États-Unis en levant pas moins de 20,1 milliards de dollars.

Une belle revanche pour le constructeur automobile qui avait été placé sous la protection de la loi sur les faillites des Etats-Unis en 2009, à la suite de la crise financière de 2008. C'est ce placement en faillite qui avait provoqué le retrait de la cote de GM en mai 2009 (après 84 ans de présence à Wall Street). A cette époque, le géant perdait 100 millions de dollars par jour. 

Vivre en dehors de la pression des marchés

Un renflouement par l'administration Obama (faisant monter la part de l'Etat à 60% du capital) combiné avec un plan sévère de restructuration avaient permis à General Motors de remonter la pente et donc d'envisager un retour à Wall Street. De quoi également permettre aux "contribuables de récupérer tout l'argent que cette administration a investi dans GM", selon les mots du président américain de l'époque Barack Obama.

Autre exemple avec le géant des ordinateurs Dell. Cette fois, le fabricant texan avait décidé de se retirer de la cote en 2013 (après y être entré en 1988) à la suite de la baisse de son activité, les PC commençant à cette époque à bien moins se vendre, concurrencés notamment par les smartphones.

A cette époque, son président Michael Dell avait expliqué vouloir se réorganiser loin de la pression des marchés. Pour y parvenir, il avait tout simplement racheté la société qu'il avait fondée avec l'aide du fonds d'investissement Silver Lake Partners pour une valeur totale de 24,9 milliards de dollars.

Retour pour Dell sans levée de fonds

Cette indépendance vis-à-vis des marchés aura duré près de 5 ans puisqu'en décembre 2018, Dell revient à Wall Street. Entre temps, les ventes d'ordinateurs sont toujours en baisse mais le groupe texan s'est offert VMware en 2016, société spécialisée dans le cloud, domaine qui a le vent en poupe.

A travers ce rachat, Dell a vivement repris des couleurs permettant de solliciter à nouveau le marché. Mais contrairement à Warner ou GM, Dell n'a pas réalisé une introduction au sens classique avec une émission d’actions.

Dell a en effet racheté les actions reflets de sa filiale VMware (des titres sans droit de vote et dont le cours est indexé sur celui de VMware), pour 9 milliards de dollars, ce qui a permis de simplifier la structure de son capital. Les actionnaires de VMware ont ainsi accepté d'échanger leurs actions contre des titres de la nouvelle maison-mère et c'est par ce biais que le retour sur le marché s'est effectué. 

Ces retours ont-ils été payants? Réintroduite à 42 dollars, l'action Dell vaut aujourd'hui 49 dollars après avoir touché un plus haut à 69 dollars en mai 2019. Quant à GM, son action vaut aujourd'hui 28 dollars contre 34 lors de sa réintroduction. Elle est montée jusqu'à 46 dollars en octobre 2017.

Olivier Chicheportiche