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WSJ: Chez Unilever, organique ne rime plus avec dynamique - Plus Europe

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John Jannarone THE WALL STREET JOURNAL LONDRES (Dow Jones)--Les entreprises servent souvent aux investisseurs leurs mesures de performance préférées. Il en est une qu'il ne faut pas avaler les yeux fermés: la croissance organique du chiffre d'aff

John Jannarone

THE WALL STREET JOURNAL

LONDRES (Dow Jones)--Les entreprises servent souvent aux investisseurs leurs mesures de performance préférées. Il en est une qu'il ne faut pas avaler les yeux fermés: la croissance organique du chiffre d'affaires.

Contrairement aux idées reçues, les fluctuations des devises, lorsqu'elles deviennent très importantes, peuvent avoir un impact sur la croissance organique. C'est ce dont Unilever (UNA.AE) fait l'expérience. Le groupe anglo-néerlandais de produits de grande consommation a abaissé lundi soir sa prévision de croissance organique au troisième trimestre, mentionnant l'affaiblissement des devises des marchés émergents, où il réalise 50% de son chiffre d'affaires. Cette annonce s'est traduite par un recul de 3,4% du titre mardi.

Le pétrole plus cher

Comment la dépréciation des devises peut-elle pénaliser la croissance organique? Si les matières premières importées comme le pétrole deviennent plus chères, les consommateurs ont moins d'argent pour acheter les produits d'Unilever. Ce phénomène concerne en particulier certains grands marchés émergents où Unilever est présent, comme l'Inde et l'Indonésie, dont les devises ont respectivement chuté de 5% et 14% par rapport à l'euro au troisième trimestre.

Le groupe a sans doute été lui-même directement affecté par le renchérissement des matières premières qu'il importe dans les marchés émergents pour réaliser ses produits. Il a ainsi pu être tenté de relever ses prix, à un moment où le pouvoir d'achat des ménages était déjà sous pression.

Risque de recul du chiffre d'affaires annuel

Les fluctuations des devises pourraient se traduire par six points de croissance en moins pour le chiffre d'affaires d'Unilever en 2013, estime James Edwardes Jones, de RBC Capital Markets. Cela signifie que le groupe risque bel et bien de voir son chiffre d'affaires total reculer cette année.

Il serait périlleux de s'attendre à ce que l'évolution des monnaies des pays émergents joue bientôt en faveur d'Unilever. Perdre de vue les atouts de ces marchés constituerait également une erreur. La croissance de l'activité de groupes comme Unilever dans ces pays a toujours de bonnes chances de dépasser celle enregistrée dans les pays développés sur le long terme. Mais lorsque les devises commencent à s'affaiblir, les investisseurs ont intérêt à y regarder de plus près au lieu d'attendre que les entreprises tirent la sonnette d'alarme.

-John Jannarone, The Wall Street Journal

(Version française Lydie Boucher)

(END) Dow Jones Newswires

October 02, 2013 06:30 ET (10:30 GMT)

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