Le marché des hôtes d'accueil en hausse de 10%
Etre hôte ou hôtesse d'accueil offre un petit boulot de complément aux jeunes confrontés à un marché de l'emploi difficile.
L'activité des hôtes et hôtesses d’accueil est en croissance de plus de 10% depuis les trois dernières années, selon son syndicat professionnel, le SNPA (Syndicat national des prestataires de services d’accueil, d’animation et de promotion). Cette croissance est portée par l’externalisation croissante des métiers d’accueil. En face, cela offre un petit boulot à des jeunes confrontés aux difficultés du marché de l’emploi.
"Ces postes sont occupés en général par des étudiants ou des artistes d’une vingtaine d’années, qui complètent ainsi leurs maigres revenus", raconte Wanda, chef hôtesse qui ne parvient pas à vivre uniquement de la composition de musique. Elle y voit plusieurs avantages: "les exigences des agences sont réduites: aucun diplôme n’est demandé, il faut juste bien présenter et bien s’exprimer. Cela laisse pas mal de temps libre. Mais le risque et de s’installer dans une sorte de confort, dans une routine, et donc de perdre sa motivation pour le métier qu’on a vraiment envie de faire".
Ces emplois sont en général payés à la mission (une journée voire quelques heures), et pas très cher. "L’agence qui nous emploie paye 9,5 euros de l’heure, et 12,5 euros la nuit", indiquent Erica et Cyrielle, étudiantes en école de commerce. "J’ai été payé 65 euros pour 11 heures de travail, ce qui fait finalement très peu", déplore Daniela, étudiante en droit. "C’est payé 11 à 12 euros bruts de l’heure, mais plus le soir, soit un peu plus que le Smic. Toutefois, au bout de quelques années, on peut devenir chef hôte, et être payé 50% plus cher", explique Wanda.
Toutefois, le travail n’est pas très gratifiant. "On est souvent convoqués un peu tard. Les journées sont longues et fatigantes, avec un contenu peu intéressant. Mais, pour passer le temps, on discute avec les autres hôtes et hôtesses, c’est assez convivial", racontent Erica et Cyrielle. Même son de cloche chez Wanda: "il faut parfois rester debout assez longtemps. Et c’est assez basique et pas très épanouissant intellectuellement. Mais je préfère ça au travail au McDo". Daniela a vite renoncé: "j’ai trouvé cela épuisant: il fallait rester debout toute la journée. En plus, l’agence était sous staffée, donc il fallait tout faire, de l’accueil au rangement. J’ai donc préféré rapidement trouver des boulots de serveuse".
Les agences ont aussi des exigences strictes sur le look des hôtes: "les filles doivent avoir les cheveux tirés en arrière et laqués, les garçons doivent être bien coiffés, rasés de près, et fournir leur costume", explique Daniela.