Louis Gallois dit non aux mini-jobs en France
L'auteur du fameux rapport sur la compétitivité de la France estime qu'il ne faut pas remettre en question le Smic.
Louis Gallois, président du conseil de surveillance de PSA Peugeot-Citroën, a indiqué samedi 25 avril qu'il n'était pas favorable à l'importation en France de "mini-jobs", ces emplois faiblement rémunérés censés inciter les personnes au chômage à revenir dans le monde du travail.
"Il y a une dignité du travail, il doit être rémunéré. Moi je suis contre les 'mini-jobs' à l'allemande ou à la britannique", a expliqué Louis Gallois sur France Inter.
Ne pas remettre en cause le Smic
"Ce qui me pose problème c'est la remise en cause constante du Smic. Quand on est payé au Smic, on n'arrive pas à faire les fins de mois", a souligné l'ancien patron de la SNCF et d'EADS (aujourd'hui Airbus).
"Payer des gens quatre euros de l'heure et dire ensuite, ce sera à l'Etat ou aux collectivités locales de faire le complément, ce n'est pas ce que je souhaite", a affirmé l'auteur du fameux rapport Gallois sur la compétitivité de la France qui a inspiré le gouvernement.
450 euros par mois maximum
Plus de 2,4 millions de salariés allemands occupaient en 2013 un "mini-job", ces contrats dispensés de charges sociales dont la rémunération est plafonnée à 450 euros par mois.
La mise en place sur le marché français de l'emploi d'un dispositif similaire à celui conçu par l'ancien responsable de Volkswagen Peter Hartz en Allemagne, a régulièrement été évoquée par le Medef ces dernières années dans le cadre d'une refonte du Code du Travail.
Le patron des patrons, Pierre Gattaz, a par ailleurs proposé jeudi aux entreprises d'embaucher, à 80% du Smic, des adultes qu'elles formeraient pendant 18 à 24 mois, une rémunération qui devrait être complétée par d'autres dispositifs pour atteindre le salaire minimum.
"Pas de confiance"
Pour Louis Gallois, le retour d'un "climat favorable à la reprise de l'emploi" passe avant tout par "un véritable dialogue entre les partenaires sociaux" qui pour l'instant ne parviennent pas à s'entendre.
"Ce qui me frappe c'est qu'on ne sent pas une véritable confiance entre les partenaires sociaux, or c'est ce qui fait la force de l'Allemagne", selon lui.
"Le coût du travail est un élément mais ce qui est décisif pour les chefs d'entreprise, c'est qu'ils aient une perspective de croissance parce qu'il y a des capacités de production inutilisées actuellement", juge Louis Gallois.
A cet égard, "la reprise de l'emploi ne sera que progressive, elle sera plus nette en 2016 qu'en 2015", estime-t-il.