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Brexit: le parti conservateur britannique tient son congrès

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- - Ben STANSALL / AFP

C'est un parti divisé qui va s'afficher pendant 4 jours à Birmingham. Le Parti conservateur de Theresa May débute ce dimanche sa conférence annuelle dans un climat de profonde division sur le plan de sortie de l'Union européenne de la Première ministre britannique.

Six mois. C'est le temps qu'il reste avant l'officialisation du divorce entre l'Union Européenne et le Royaume-Uni. Les négociations pour conclure un accord entre les deux parties sont toujours dans l'impasse et la Première ministre Theresa May plus que jamais affaiblie après le rejet de son "plan de Chequers". Le congrès du parti conservateur est l'occasion pour la Première ministre de rassembler son parti derrière elle, même si la mission s'annonce compliquée.

Pour le moment, Theresa May campe sur ses positions. Pour elle, son "plan Chequers" constitue "la seule proposition sérieuse et crédible". Il prévoit la mise en place d'une relation commerciale étroite avec l'Union Européenne par le maintien de règles communes. Sauf que sa position est loin d'être partagée par tous. Et ses rivaux ont bien l'intention de saisir toutes les occasions lors du congrès pour multiplier les prises de parole et défendre un divorce "dur" avec l'Union.

Ils sont nombreux à inciter la cheffe du gouvernement à opter pour un accord de libre échange, Boris Johnson en tête. L'ex-ministre des Affaires Etrangères est notamment soutenu par le député Jacob Rees-Mogg et l'ancien ministre du Brexit David Davis, qui se disent favorables à un accord similaire à celui signé entre l'Union et le Canada. Une option totalement exclue par Theresa May. Selon elle, il ne permettrait pas de maintenir une frontière ouverte entre la République d'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord après le Brexit, ce qui est l'une des principales pierres d'achoppement des négociations entre Londres et Bruxelles.

Theresa May et son gouvernement restent néanmoins optimistes. Ils continuent à dire qu'ils croient en la possibilité de conclure un accord définitif
d'accompagnement du Brexit, mais soulignent aussi qu'une absence d'accord est préférable à un mauvais accord.

Une option qui n'est pas vraiment du goût des constructeurs automobiles. Après BMW, Mac Laren et Honda qui ont déclaré avoir mis en place des plans d'urgence, c'est au tour de Toyota de tirer la sonnette d'alarme. Le patron du constructeur automobile japonais au Royaume-uni assure que la production de son usine de Burnaston serait temporairement interrompue en cas de sortie de l'Union européenne sans accord. Marvin Cooke assure que l'avenir de l'usine pourrait être affecté à plus long terme en raison des coûts supplémentaires d'importation et d'exportation. Le ministre des Entreprises, Greg Clark, estime que cette nouvelle mise en garde met en exergue la nécessité pour Londres de conclure un accord de divorce avec l'UE.

Un nouveau sommet européen est prévu les 18 et 19 octobre. L'occasion pour les 27 de faire le point sur l'état des négociations avec le Royaume-Uni. Ils décideront ensuite si les conditions sont réunies pour convoquer un sommet extraordinaire en novembre afin de finaliser et de formaliser un accord.

Sandrine Serais