BFM Business
Emploi

3 erreurs à ne pas commettre quand on veut se reconvertir

Trouver une nouvelle voie professionnelle en milieu de carrière nécessite d'avoir un peu de méthode pour éviter de se perdre.

Trouver une nouvelle voie professionnelle en milieu de carrière nécessite d'avoir un peu de méthode pour éviter de se perdre. - kristieamadio- CC

"Après avoir travaillé pendant une vingtaine d'années, beaucoup de cadres cherchent à donner une nouvelle impulsion ou une nouvelle orientation à leur carrière. Mais pour que ces changements se concrétisent, il faut éviter certains écueils."

L'envie n'est plus la même. Alors qu'il y a quelques années vous auriez tout donné pour mériter le poste que vous occupez, vous avez désormais le sentiment d'être arrivé au bout d'une histoire. Ou alors vous êtes en recherche d'un nouveau travail, mais vous ne savez plus trop où vous en êtes. Dans tous les cas, il est hors de question pour vous de continuer à faire durant les vingt prochaines années ce que vous avez déjà fait les décennies précédentes. Comme de nombreux quadras, vous êtes à la recherche de changements dans votre vie professionnelle.

"Vers 40-45 ans, j'ai eu envie de redonner une impulsion à ma carrière, je me sentais dans une impasse et je ne trouvais pas de solution car on me proposait des postes où je devais continuer à faire ce que je faisais déjà", témoigne Mireille Garolla, coach en transition de vie chez Group3C et auteure de "changer de vie professionnelle c'est possible en milieu de carrière" (Editions Eyrolles).

La quarantaine passée, les cadres ont terminé leur phase d'apprentissage et sont désormais en position de donner et de transmettre leur savoir-faire. Ils sont aussi plus exigeants sur leurs conditions de travail et ne cherchent plus à multiplier les heures pour faire leurs preuves comme au début de leur carrière. D'autant que, côté rémunération, l'heure n'est plus aux augmentations spectaculaires. Seul un changement pourrait redonner une nouvelle impulsion à leur carrière. Mais hors de question de se lancer dans cette quête sans suivre une méthode. En croyant gagner du temps, de nombreux cadres commettent des erreurs stratégiques. Voici les 3 plus fréquentes :

>Tout miser sur la mise à jour de son CV

Quand on est trentenaire, il suffit de rajouter le dernier poste occupé à son CV et l'affaire est bouclée. Mais quand il s'agit de se remettre sur le marché du travail alors que l'on a un passé professionnel de plusieurs dizaines d'années, ce n'est pas la méthode la plus efficace. "On ne doit pas se vendre comme un produit de consommation courante. Le candidat qui a plus de 40 ans a un parcours personnel, des expériences plus poussées dans certains secteurs, ainsi qu'un savoir-être et savoir-faire qu'il faut valoriser", avance Mireille Garolla. Il faut donc abandonner une approche standard, avec laquelle le candidat va se trouver en concurrence frontale avec des concurrents plus jeunes et forcément moins chers.

Autre écueil: le candidat risque aussi de se voir confier des missions comparables à celles qu'il a déjà menées à bien, et qui donc ne l'excitent plus guère. Au lieu de se jeter sur son CV, il faut donc prendre le temps du recul pour déterminer quelles sont vos valeurs ajoutées, celles qui vous permettraient de vous distinguer de la concurrence. Car, au final, ce sont ces particularités qui vont accrocher l'œil du recruteur.

>Activer de toute urgence son réseau

Quand le projet professionnel n'est pas encore clair, cela se traduit forcement par une instabilité émotionnelle, une perte de confiance en soi. Ce n'est donc pas le meilleur moment pour faire appel à ses connaissances en les suppliant de vous aider à trouver un poste. "On risque de mettre les personnes de son réseau mal à l'aise. Peut-être qu'elles transmettront votre CV à leurs contacts, mais il leur sera difficile de vous recommander ou de vous vendre", met en garde la coach. Or une fois que l'on a grillé cette cartouche, il sera difficile de solliciter une seconde fois son réseau. Mieux vaut encore avoir pris le temps de définir ses aspirations professionnelles et être clair sur les raisons qui vous poussent à changer et pour ne pas refaire les erreurs du passé.

La meilleure recette: s'accorder du temps pour soi, pour prendre du recul surtout si l'on a subi un licenciement. "J'appelle cela une 'pause-couette chocolat-vin rouge'. Il faut en tout cas se couper de son environnement habituel pendant trois semaines voire un mois en se livrant à des activités qui nous font plaisir. Cela aide à rebondir plus rapidement", conseille Mireille Garolla.

>Faire appel à un chasseur de têtes

Il ne faut pas oublier que le chasseur de têtes agit pour le compte d'un client et que celui-ci a une idée très précise de ce qu'il recherche. Or quand on est dans une phase de repositionnement, il y a de faibles chances de correspondre au "mouton à cinq pattes" recherché. Le risque est aussi de ne pas parvenir à vendre son nouveau projet professionnel vu que celui-ci n'est pas encore bien défini. Dans le meilleur des cas, le recruteur risque de vous proposer des postes que vous avez déjà occupés, ceux-là même que vous ne souhaitez plus exercer.

Autre souci: les recruteurs privilégient les candidats en poste, ce qui est rarement le cas dans le cadre d'une réorientation de carrière. Multiplier les réponses aux petites annonces ne sera pas non plus très efficace tant que l'on n'est pas fixé sur le type de cible ou les fonctions que l'on vise.

Coralie Cathelinais