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4% des grands groupes européens sont dirigés par des femmes

Isabelle Kocher a succédé au printemps 2016 à Gérard Mestrallet à la tête d'Engie. Elle reste la seule femme à diriger une société du CAC 40.

Isabelle Kocher a succédé au printemps 2016 à Gérard Mestrallet à la tête d'Engie. Elle reste la seule femme à diriger une société du CAC 40. - Philippe Lopez-AFP

Parmi les 350 PDG des plus grands groupes européens, on ne compte que 14 femmes, selon une étude de S&P Global Market Intelligence. En 2009, elles n'étaient que 6.

La plafond de verre qui empêche les femmes d'accéder aux plus hautes responsabilités en entreprise est encore tenace. Elles n'étaient que 14 à occuper le poste de PDG parmi les 350 plus importantes sociétés européennes de l'indice S&P Euro 350, selon la dernière étude menée par le cabinet S&P Global Market Intelligence. Ses auteurs relèvent néanmoins un très léger mieux. En 2009, elles n'étaient que 6!

La gent féminine se fait donc très rare à la tête des entreprises européennes même en tenant compte de la nomination de trois d'entre elles en 2016. C'est le cas Isabelle Kocher, seule femme à diriger une grande entreprise du CAC 40. Elle a remplacé Gérard Mestrallet il y a quelques mois pour diriger Engie.

L'étude a aussi recensé l'arrivée en février 2016 de Birgitte Bonnesen à la tête de la banque suédoise Swedbank et d'Alison Jane Brittain en janvier 2016 chez Whitbread, groupe anglais propriétaire de chaînes d'hôtels et de restauration. On trouve aussi des patronnes à la tête de Kingfisher (distribution) de Wolters Kluwer (édition) d'Easyjet (aérien) ou des opérateurs télécoms suédois Tele2 et belge Proximus.

Les femmes restent carrément absentes de secteurs industriels entiers, pourtant bien représentés en Europe, comme l'automobile ou la chimie-pharmacie. Cela va changer en 2017. Une femme va pour la première fois prendre la direction du laboratoire pharmaceutique anglais GSK, la plus grosse capitalisation boursière parmi les sociétés cotées à Londres. Emma Walmsley remplacera Andrew Witty au printemps de l'année prochaine dans le cadre d'une succession annoncée il y a quelques semaines.

L'Europe n'est pas un cas à part dans le monde. Aux États-Unis, la féminisation des postes de PDG reste très faible dans les firmes de premier rang. Parmi les sociétés de l'indice S&P 500, basé sur les 500 plus grandes sociétés cotées à Wall Street, les femmes n'étaient que 27, soit 5,5% à diriger une entreprise.

IBM et General Motors sont dirigées par des femmes

On peut citer toutefois les cas emblématiques de Mary Barra, PDG de General Motors. Elle est devenue fin 2013 la première femme à la tête d'un grand constructeur automobile américain. Virginia Rometty dirige, quant à elle, IBM depuis 2012. Elle a succédé à huit prédécesseurs de sexe masculin depuis la création en 1914 du géant américain des grands ordinateurs.

Enfin, l'étude de S&P market intelligence relève que les femmes PDG perdent plus vite leur poste que leurs homologues. Statistiquement, les femmes restent deux ans de moins que les hommes, qui peuvent compter en moyenne sur un mandat de cinq ans en Europe, et de six ans aux États-Unis. C'est encore un privilège masculin que de savoir durer à la tête d'une grande entreprise...

Frédéric Bergé
https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco