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À la SNCF, les syndicats de cheminots maintiennent la pression

La direction et les syndicats de cheminots ont négocié toute la journée de vendredi 27 mai, sans aboutir, alors que les quatre syndicats représentatifs de la SNCF (CGT, SUD Rail, Unsa et CFDT) ont déposé des préavis de grève reconductibles à partir de mardi soir, 31 mai 2016.

La direction et les syndicats de cheminots ont négocié toute la journée de vendredi 27 mai, sans aboutir, alors que les quatre syndicats représentatifs de la SNCF (CGT, SUD Rail, Unsa et CFDT) ont déposé des préavis de grève reconductibles à partir de mardi soir, 31 mai 2016. - Charly Triballeau-AFP

"Les négociations entre direction et syndicats de la SNCF sur l'organisation du travail des cheminots vont se poursuivre d'ici au 6 juin 2016. Le temps de travail et les jours de repos périodiques sont au coeur des discussions."

Les syndicats de cheminots veulent un minimum de concessions sur leurs conditions de travail actuelles. La direction et les syndicats ont négocié toute la journée de vendredi 27 mai 2016, sans aboutir, alors que les quatre syndicats représentatifs de la SNCF (CGT, SUD Rail, Unsa et CFDT) ont déposé des préavis de grève reconductibles à partir de mardi soir, 31 mai 2016.

Ces appels à la grève sont liés à la réforme en cours du secteur ferroviaire et aux négociations sur le nouveau cadre social cheminot unique pour la SNCF et ses concurrents. Les syndicats de la SNCF se battent pour que les règles sociales qui s’appliqueront à l’avenir aux concurrents de la compagnie nationale, à travers le décret de base et la convention nationale, soient le plus près possible des leurs (très avantageux!), actuellement en cours de discussion au sein de la SNCF. A contrario, les concurrents de la SNCF, réunis dans l'UTP (cf encadré ci-dessous) veulent éviter que ce futur cadre soit trop proche de l’organisation sociale actuelle de la SNCF, dont les surcoûts voueraient à l'échec, l’ouverture du transport de voyageurs à la concurrence,.

Selon une source proche du dossier, "les conditions ne sont pas encore remplies" pour que ces syndicats lèvent leurs préavis, notamment en ce qui concerne les règles de repos périodiques, l'un des gros points de blocage.

Le nombre de RTT des cheminots ne bougerait pas

Pour sa part, l'Unsa, deuxième syndicat de la SNCF, a jugé "insuffisantes" ce samedi 28 mai, les propositions de la direction sur la réorganisation du temps de travail des cheminots, et maintient à ce stade son préavis de grève à partir de mardi 31 mai 2015. L'entreprise publique compte proposer un projet d'accord complet le 6 juin, mais les discussions vont se poursuivre d'ici là.

L'Unsa juge notamment insuffisantes les contreparties proposées à "l'encadrement des repos, c'est-à-dire la reprise de service ou la fin de service après un repos, qui serait plus tardive ou plus matinale" selon Roger Dillenseger, secrétaire général adjoint de l'Unsa Ferroviaire. Elle souhaite aussi "limiter les écarts" pour l'évolution des horaires maximums des personnels sédentaires. "C'est structurant pour les 15 prochaines années: ce qu'on n'aura pas maintenant, on l'aura plus jamais", a commenté M. Dillenseger.

L'Unsa a en revanche salué le fait que le nombre de jours RTT "ne bouge pas", et que la direction ait "retiré la notion de lieux de prises de service multiples, délocalisés sur un rayon de 25 km de la résidence", a-t-il ajouté.

Les cheminots redoutent dans le même temps une dégradation de leurs conditions de travail à l'occasion de la remise à plat des règles, prévue par la réforme ferroviaire avant l'ouverture totale à la concurrence

L'Union des transports publics et ferroviaires (UTP) propose un compromis pour le futur accord de branche

Pendant que la direction de la SNCF négocie avec les syndicats de cheminots, la 5ème réunion de la Commission mixte paritaire nationale (CMPN) portant sur le chapitre "Organisation du temps de travail" de la future convention collective ferroviaire s’est tenue jeudi 26 mai. À l’issue des débats, l’organisation patronale des entreprises de transports (UTP) a présenté un texte amendé intégrant un certain nombre d’améliorations en séance, notamment :

- le nombre de repos doubles proposé pour les roulants et les sédentaires passe de 36 à 39.

- une clarification a été introduite concernant les 117 repos, précisant qu’il s’agit de 117 repos périodiques et jours d’aménagement du temps de travail.

- concernant le temps de repos journalier à la résidence des roulants, la nouvelle version porte de 11h à 12h une fois par GPT (grande période de travail) le repos journalier dans le cas d’une journée de service comprenant plus de 2h30 dans la période nocturne.

La version définitive de ce texte sera adressée aux organisations syndicales le lundi 30 mai. Le projet sera alors ouvert à signature du 31 mai au 8 juin 2016. "Ce texte n’est pas celui que les syndicats souhaitaient. Il n’est pas non plus celui que souhaitaient les entreprises adhérentes de l’UTP, a tenu à préciser Claude Faucher, délégué général de l’UTP, mais c’est le meilleur compromis que nous pouvions trouver, permettant d’assurer la sécurité des circulations des voyageurs comme des salariés, la santé et qualité de vie des salariés, et répondre aux contraintes économiques des entreprises".

F.Bergé avec AFP