Assurance-chômage: les partenaires sociaux rouvrent la négociation
Il s'agit probablement les discussions de la dernière chance avant l'élection présidentielle. Les partenaires sociaux ont décidé mercredi de rouvrir la négociation d'une nouvelle convention d'assurance chômage, qui avait échoué en juin suite au refus du patronat de moduler les cotisations sur les contrats, ont annoncé les négociateurs de la CFDT et de la CFTC.
Syndicats et patronat espèrent aboutir à un accord d'ici à la fin du mois de mars, pour pouvoir le faire agréer par le gouvernement avant l'élection présidentielle, ont-ils précisé à l'issue d'une réunion au Medef.
Le calendrier est "très contraint", avec quatre séances de négociation les mardis 7 et 14 mars, le jeudi 23 mars et le mardi 28 mars, a indiqué Eric Courpotin (CFTC). "Il faut ensuite six bonnes semaines pour faire agréer l'accord par l'État avant la présidentielle", a-t-il ajouté. Le chef de file patronal Alexandre Saubot, a indiqué lors de la réunion que son organisation revenait à la table des négociations "sans tabou", notamment sur la question des contrats courts, selon Michel Beaugas (FO), Eric Courpotin et Denis Gravouil. "Il a confirmé qu'il avait le mandat pour aborder ce sujet sans augmentation du coût du travail", a précisé Véronique Descacq (CFDT).
Les négociateurs vont "repartir du texte qui avait provoqué notre refus de signature en juin, retravaillé avec une partie 'contrats courts' que le Medef a accepté d'ajouter", a indiqué Michel Beaugas. "Je ne suis pas sûr que le patronat ait énormément bougé sur le sujet, il serait présomptueux de dire qu'on y voit clair", a nuancé Jean-François Foucard (CFE-CGC).
En cas d'accord, les partenaires sociaux envisagent d'envoyer un courrier à l'État pour le "mettre face à ses responsabilités sur la dette de l'Unédic", a ajouté Eric Courpotin, citant notamment le déficit dû à l'indemnisation des frontaliers et le financement de Pôle emploi. En juin, la négociation avait échoué après le refus du patronat de moduler les cotisations sur les contrats courts, dont le nombre a explosé ces dernières années, condition sine qua non de tous les syndicats à un éventuel accord sur l'assurance chômage.