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Assurance chômage: patronat et syndicats unis face au gouvernement

Les syndicats et le patronat ont aussi adopté une position commune sur la taxation des contrats courts

Les syndicats et le patronat ont aussi adopté une position commune sur la taxation des contrats courts - Philippe Huguen - AFP

Dans une lettre que les partenaires sociaux comptent remettre au gouvernement mardi lors d'une réunion multilatérale et que BFM Business s'est procurée, syndicats et patronat font front commun pour, notamment, mettre en garde l'exécutif contre l'indemnisation des démissionnaires.

Une fois n'est pas coutume, c’est face à des partenaires sociaux unis que le gouvernement va attaquer sa réforme de l'assurance chômage. Patronat et syndicats ont effet décidé de serrer les rangs avant le coup d'envoi de la réforme. Ils ont pris le temps d'affûter leurs armes, se sont réunis en coulisses et ont réussi à arrêter une position commune dans un document de 15 pages que BFM Business s’est procuré. Ils comptent le remettre au gouvernement mardi lors de la première réunion multilatérale au ministère du Travail.

Un front commun quitte à s'asseoir sur leurs divergences

Même les questions les plus conflictuelles semblent désormais faire consensus tant syndicats et patronat veulent afficher un front commun. Sur l'idée des contrats courts par exemple, alors que cela fait plus de 15 ans que les syndicats bataillent en vain pour instaurer un bonus-malus face au patronat, les deux parties affichent aujourd’hui la même position. Les syndicats semblent s'être ralliés au patronat. "Les partenaires sociaux estiment que les solutions doivent être recherchées au niveau des branches professionnelles afin de tenir compte au plus près des conditions d'exercice de leur activité". Syndicats et patronat précisent ainsi qu'"ils ont demandé aux secteurs les plus concernés par les contrats courts d'ouvrir des négociations", peut-on lire dans le document.

Patronat et syndicats font également front commun pour appeler le gouvernement à la plus grande prudence sur l'idée d'indemniser les démissionnaires. Ils rappellent qu'il existe déjà un tel dispositif. Qu'une personne démissionnaire, qui reste au chômage en dépit de ses démarches, peut, 4 mois après sa démission, bénéficier d'une indemnisation. Chaque année, 70.000 démissionnaires en bénéficient. Ils insistent sur les dangers d'une extension trop large à l'ensemble des démissionnaires. "Une telle évolution ne doit pas conduire certains salariés à démissionner en surestimant leur capacité à retrouver un emploi rapidement", est-il ainsi écrit.

Les partenaires sociaux rappellent enfin deux grands principes qui font réellement l'unanimité entre eux. Pas question de remettre en cause la gestion paritaire. "Les partenaires sociaux souhaitent que les décisions soient prises sur la base d'un diagnostic élaboré conjointement avec l'État et dans le cadre de réunions multilatérales rassemblant l'ensemble de ces acteurs". Pas question non plus de contester le caractère assurantiel de l'assurance chômage. Les indemnités ne peuvent être versées qu'en contrepartie de cotisations. En d'autres termes, pas question que les salariés paient pour les indépendants. 

Caroline Morisseau, édité par J.M