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Assurance-chômage: pourquoi le Medef a intérêt à trouver un accord

Pierre Gattaz, le président du Medef, a décidé de jouer carte sur table.

Pierre Gattaz, le président du Medef, a décidé de jouer carte sur table. - Bertrand Guay - AFP

L’organisation patronale, qui participera ce mardi à la dernière séance de négociation avec les syndicats, ne peut pas vraiment se permettre d’échouer. Explications.

Alors que l’ultime séance de négociation sur l'assurance chômage se déroulera ce mardi, le Medef ne veut pas perdre la main. L’organisation patronale a ainsi accepté lundi d'augmenter les cotisations patronales pour parvenir à un accord.

Car l'enjeu de fond, c'est le maintien du paritarisme, alors que certains candidats à l'élection présidentielle prônent une reprise en main de l'État si les partenaires sociaux n'arrivent pas à s'entendre.

Le problème, c'est qu'au sein même du Medef, le débat fait rage. "L’enjeu, ce n’est pas seulement l’assurance chômage", selon un des négociateurs. "C’est aussi le Medef et son pouvoir futur face au président de la République". Car les tensions sont vives au sein de l’organisation patronale, au-delà des débats classiques, entre les services qui consomment les contrats courts et les autres branches qui ne veulent pas en supporter le coût.

Gattaz tente le tout pour le tout

Pierre Gattaz, de son côté, a décidé de jouer carte sur table en proposant la fin de la garantie de l’État sur la dette de l’assurance chômage, et en acceptant de négocier une hausse des cotisations patronales. Mais la bataille est loin d’être gagnée. De grosses fédérations - banques, bâtiment – voudraient avoir des liens directs avec le nouveau pouvoir politique, et pas forcément via le Medef. Le syndicat patronal, quant à lui, espère retrouver toute sa légitimité après une négociation réussie.

C’est le paradoxe du moment: c’est au sein de l’organisation elle-même que s’exercent les forces qui pourraient faire capoter l’accord.

Simon Tenenbaum