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Barclays pourrait prendre le contrôle de Doux

Le volailler Doux sera fixé sur son sort demain, après l'examen du tribunal de commerce des offres de reprises.

Le volailler Doux sera fixé sur son sort demain, après l'examen du tribunal de commerce des offres de reprises. - -

La banque britannique devrait convertir ses créances en action de la société pour devenir actionnaire majoritaire du volailler. Une possibilité qui inquiète les syndicats.

La banque britannique Barclays pourrait devenir le nouveau propriétaire de Doux. L'établissement est actuellement créancier du groupe à hauteur de 140 millions d'euros. Le capital de la société est, lui, détenu à 80% par la famille Doux et à 20% par la banque française BNP Paribas.

Selon son plan de continuation, présenté jeudi lors d’un comité central d’entreprise, la famille Doux serait encline à laisser Barclays prendre 80% du groupe, n'en gardant que 16%. De son côté, BNP Paribas ne conserverait que 4% du volailler.

Ce plan prévoit de prolonger la phase d’observation jusqu’au 31 décembre et d’apporter 25 millions d’euros de trésorerie. Selon la direction du groupe, il permettrait de sauver 3190 emplois.

Toutefois, les syndicats s'inquiètent. Nadine Hourmant, déléguée de Force ouvrière au CCE de l’entreprise, craint ainsi que la banque n'ait comme unique objectif de "récupérer ses créances". "Quelle confiance peut-on leur accorder? Quelles garanties avons-nous sur l'avenir?", a-t-elle interrogé.

Par ailleurs, la famille Doux opérerait alors un virage à 180 degrés. Le 1er juin, le P.-dg de l’entreprise, Charles Doux, avait préféré déposer le bilan plutôt que céder les rênes de son groupe à la banque Barclays, suscitant ainsi la colère du gouvernement.

1500 à 2000 emplois devraient être supprimés

Vendredi 27 juin, d'autres propositions de reprises seront étudiées par le tribunal de commerce de Quimper. Pour le moment, l’option qui tient la corde est celle d’un rachat par le consortium mené par Sofiprotéol, spécialiste des huiles et protéines végétales.

L'offre du groupe présidé par Xavier Beulin, également président de la FNSEA, permettrait de préserver près de 3000 emplois et aurait la faveur d'une majorité d'employés. Ces derniers sont très remontés contre la famille Doux et sa gestion jugée calamiteuse. La reprise par Sofiprotéol devrait toutefois fragmenter la quinzaine de sites du volailler et les partager entre une dizaine de sociétés et de coopératives composant le consortium.

Quelle que soit l'offre retenue, 1500 et 2000 emplois seront supprimés.

Jean-Baptiste Huet avec Reuters