Les emplois d'avenir plus chers que prévu?
L’objectif des 100.000 emplois d’avenir signés à la fin de l’année sera-t-il tenu? Si le gouvernement semble être sûr de son fait, un rapport parlementaire vient apporter quelques nuances importantes, ce mercredi 18 septembre.
Présidée par le socialiste Jean-Marc Germain, la mission d’évaluation de ce dispositif, destiné à des jeunes peu ou pas qualifiés, dresse ainsi un constat mitigé. Car même si la population qui en bénéficie a bien été "ciblée" -86% des jeunes embauchés n'ont pas le diplôme du baccalauréat- un autre constat inquiète les parlementaires.
L'Ile-de-France à la traîne
En effet, certains jeunes ont beaucoup plus de difficultés à accéder à un emploi d’avenir selon leur situation géographique. "Le déploiement a été plus rapide en zone rurale qu’en zone urbaine", note ainsi le rapport. La région Midi-Pyrénées, par exemple, a déjà réalisé plus de 80% des objectifs assignés, quand les départements d'Outre-mer et l'Ile-de-France sont sous les 40%.
Les députés préconisent donc d’instaurer plus de souplesse dans le dispositif. Il s’agirait de "simplifier" et "entièrement dématérialiser" la procédure administrative. La mission parlementaire propose également d'autoriser les acteurs locaux à déroger aux critères d'éligibilité "dans la limite de 5%" de leurs crédits, pour dénouer des situations "injustes" de jeunes rencontrant "des difficultés analogues d'accès à l'emploi".
L'Etat invité à remettre au pot
Autre point noir, selon le rapport: la trop faible part des contrats à durée indéterminée parmi les emplois d’avenir. Si les contrats sont "majoritairement conclus en CDI ou en CDD de trois ans" (57%), la mission relève "l'insuffisante proportion de contrats conclus en CDI" (10,7%).
Pour y remédier, elle recommande donc d'"expérimenter pendant six mois une prise en charge financière majorée de 10 points", partagée entre l'Etat et les conseils régionaux.
C’est désormais au gouvernement de décider s’il compte remettre au pot, afin d’atteindre l’objectif de 100.000 contrats signés avant la fin de l’année. Une barre "haute mais franchissable", selon le rapport. Au dernier décompte du ministère du Travail, mardi 17 setembre, 56.000 emplois d’avenir avaient été signés.
Rapport emplois d'avenir publié par BFMBusiness