BFM Business
Emploi

Indemnisation chômage: Pôle emploi dément des retards

Les nouvelles règles de Pôle emploi risquent de compliquer l'indemnisation de certains chômeurs en octobre et même en novembre.

Les nouvelles règles de Pôle emploi risquent de compliquer l'indemnisation de certains chômeurs en octobre et même en novembre. - Philippe Huguen - AFP

De nouvelles règles d’indemnisation entrent en vigueur le 1er octobre et le logiciel qui calcule les indemnités ne sera pas opérationnel avant le 20 octobre. Mais Pôle Emploi affirme que cela n’aura pas d’incidence sur le versement des allocations.

Les règles d'indemnisation des chômeurs changent le 1er octobre. Mais déjà, les agents de Pôle emploi craignent le pire: le logiciel qui doit calculer les nouvelles prestations n'est pas encore opérationnel. Il ne le sera pas avant le 20 octobre, a annoncé Pôle emploi, ce 30 septembre. 

Au 1er octobre, un certain nombre de nouvelles règles d'indemnisation des demandeurs d'emploi entrent en vigueur. Notamment le droit rechargeable. Il permet aux allocataires de l'assurance chômage d'accumuler des droits chaque fois qu'ils retravaillent, même pour une courte durée, sans rien perdre.

"C'est vrai, ça fait longtemps qu'on a cette date en tête, mais en aucun cas, il ne s'agit d'un bug informatique", a réagi Thomas Cazenave, directeur général adjoint de Pôle emploi, auprès de l'AFP. "C'est un sujet d'organisation interne à Pôle emploi qui n'a aucun impact sur les demandeurs d'emploi et, en particulier, sur le versement de leurs allocations", a-t-il assuré.

Retards de paiement

Selon Le Parisien, des milliers de chômeurs indemnisés risquent de se retrouver sans un centime à la fin du mois d'octobre. Le quotidien affirme également que les chômeurs arrivant en fin de droits risquent d'attendre deux mois pour toucher l'allocation de solidarité spécifique (ASS).

Faux, rétorque Pôle emploi, qui assure "s'être organisé en interne pour gérer la période transitoire entre le 1er et le 20 octobre". L'opérateur a demandé à ses équipes de traiter les dossiers non concernés par les "droits rechargeables" avant le 20 octobre. Au cours des 10 derniers jours d'octobre, ils devront traiter les autres dossiers, "sans incidence sur les demandeurs d'emploi" qui sont indemnisés début novembre.

En outre, concernant l'ASS, "il n'y aura pas de rupture d'indemnisation" non plus, assure Thomas Cazenave. Auparavant, les demandeurs d'emploi remplissaient leur demande d'allocation 30 jours avant expiration de leurs droits à indemnisation chômage.

Mais avec le nouveau système, un demandeur d'emploi en fin de droits peut, s'il a retravaillé au cours des 28 derniers mois, gagner de nouveaux droits. En théorie, il faut donc attendre la date d'expiration pour vérifier que de nouveaux droits n'ont pas été obtenus, avant de faire la demande d'ASS. "Effectivement, si on appliquait texto ces règles-là, il risquait d'y avoir un décallage d'un mois entre l'indemnisation chômage et l'allocation de solidarité, concède Thomas Cazenave. Mais nous avons choisi, avec l'Unédic, de continuer d'envoyer la demande 30 jours avant pour les demandeurs d'emploi pour lesquels nous n'avons pas détecté de droits rechargeables, quitte à régulariser la situation ensuite s'ils ont retravaillé durant les 30 derniers jours."

Côté syndical, "c'est loin d'être aussi catastrophique que ce qu'écrit Le Parisien", estime Bernie Billey, déléguée syndicale centrale CFDT, interrogée par l'AFP. "Les conseillers vont certainement se retrouver en surcharge à un moment, c'est normal que ça leur fasse peur", concède-t-elle. "Mais il n'y aura pas de rupture de paiement".

N.G., D.L. avec AFP