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Étudiants, les bac +2 rêvent de Disney, une fois diplômés, de SNCF

VIDÉO - Le classement du cabinet Universum paru ce mardi montre que les fantasmes de carrière des étudiants en DUT, BTS et licence pro ont vite été oubliés par ceux qui, ayant suivi les mêmes filières, sont déjà confrontés à la réalité du monde du travail.

Pendant leurs études, les bac+2 rêvaient de Disney et de bons salaires. Arrivés sur le marché du travail, ils préfèrent la SNCF et le respect des employés. C'est ce que révèle l'étude Universum parue ce mardi, qui compare les aspirations professionnelles des étudiants de ces filières d'un côté, et des bac+2-+3 qui ont déjà connu une expérience professionnelle de l'autre.

Résultat: celui qui étudie en filière professionnelle veut travailler dans une multinationale au nom qui claque, avoir de bonnes perspectives d'évolution salariale, et devenir manager. Tandis que celui qui s'est déjà frotté à la réalité privilégie les grands groupes français, l'obtention d'un salaire de base correct, et surtout la qualité du relationnel humain dans son univers de travail.

Ainsi, dans le top 10 de leurs entreprises préférées, les étudiants de BTS, DUT et licences professionnelles placent Disneyland Paris sur la première marche du podium. Pas pour se cacher sous le costume de Mickey mais pour faire de la maintenance des attractions ou occuper un poste commercial. Disneyland qui a connu une vraie success story ces dernières années en matière d'attractivité comme employeur, souligne Aurélie Robertet, directrice France d'Universum. Ces étudiants plébiscitent aussi des grandes marques internationales comme Ikea, H&M, Accor. Alors qu'aucun de ces trois noms n'apparaît dans le top 10 des professionnels issus de ces filières. Eux citent plutôt SNCF, EDF, Thales, Vinci ou Total.

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- © Universum

La confrontation des fantasmes des étudiants avec la réalité du terrain se perçoit aussi très bien dans les critères d'attractivité les plus importants. Étudiants et professionnels issus de filières courtes s'accordent sur celui qui compte le plus: une ambiance de travail agréable. Mais ensuite, ils divergent fortement. Là où les étudiants jugent primordial (à 53%) d'avoir des perspectives de futurs revenus élevés, leurs aînés ne sont plus que 42% à considérer ce facteur comme décisif. Eux posent comme deuxième critère le plus important le respect des salariés.

"Plus on avance dans les années d'expérience, plus on se préoccupe de ce qu'on peut obtenir à court terme", analyse Aurélie Robertet. Elle note par ailleurs que les rêves d'étudiants comme la possibilité de manager, qui compte beaucoup pour eux, ne tient pas longtemps lorsqu'ils sont confrontés au monde du travail. "Les professionnels se rendent vite compte que n'est pas manager qui veut, qu'il faut de l'expérience". À l'inverse, les professionnels valorisent le développement professionnel et la formation, critère majeur pour 46% d'entre eux, quand seuls 35% des étudiants y voient un élément d'attractivité.

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Le cabinet, qui s'intéresse pour la première fois cette année aux étudiants et professionnels issus de filières courtes, s'inquiète par ailleurs de la raréfaction de ces profils. "Ceux qui atteignent bac+2 ou +3, vu la situation du marché du travail, poursuivent de plus en plus leurs études". Entre 2000 et 2012, le nombre de bac+ 5 en France a explosé de 75%. Or les entreprises, elles, continuent d'avoir besoin de recruter des jeunes opérationnels très vite. Elles vont donc devoir les convaincre de venir travailler chez elles plutôt que d'aller en master.

Méthodologie: enquête menée auprès de 2096 étudiants âgés en moyenne de 21 ans et 6004 ex-étudiants issus des mêmes filières, aujourd'hui en emploi, et âgés en moyenne de 34 ans.

Nina Godart