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Le front syndical face au gouvernement a déjà du plomb dans l'aile

Jean-Claude Mailly refuse d'adhérer à l'appel de la CGT et de la CFDT

Jean-Claude Mailly refuse d'adhérer à l'appel de la CGT et de la CFDT - -

A l'initiative de la CFDT et de la CGT, tous les syndicats devaient se retrouver lundi 25 novembre pour évoquer la "gravité de la situation économique et sociale". Mais FO a refusé l'offre ce 22 novembre.

La CFDT et la CGT ont écrit à leurs homologues pour les inviter à s'unir face à la "gravité de la situation économique et sociale". Une mobilisation d'autant plus inhabituelle que les relations entre la CFDT et la CGT étaient jusqu'ici très mauvaises. Une réunion est prévue le 25 novembre prochain pour en parler.

Mais ce vendredi 22 novembre, Jean-Claude Mally, le patron de FO, a annoncé refuser l'appel à reconstituer un nouveau front syndical comme sous Nicolas Sarkozy. "Je n'aime pas répondre aux convocations et je ne crois pas aux choses artificielles", a-t-il lancé sur RTL.

"On n'est pas d'accord sur les questions des retraites", a-t-il également souligné. "Comment peut-on faire semblant de dire : 'on va trouver un texte?' "Je ne suis pas sûr qu'on soit d'accord entre nous sur les questions de pouvoir d'achat. Alors si c'est pour faire une photo, 'allez, on est tous là ensemble, etc', et bien je suis désolé, je n'ai pas le temps d'aller chez le coiffeur pour être sur la photo d'ici lundi".

Des mouvements hors de contrôle

Cela aurait pu être les prémices d'une unité syndicale qui veut reprendre en main la grogne sociale? C'est en tout cas l'avis d'Hubert Landier, docteur en sciences économique et expert des relations sociales. Selon lui, les syndicats appréhendent ces mouvements qui "depuis quelques années, se produisent en dehors des organisations dites représentatives".

Et de citer les mobilisations des bonnets rouges en Bretagne, des pigeons, génération précaire… "Des éruptions transversales par rapport à la gauche, la droite, les syndicats, le patronat". Or les représentants syndicaux ont "tout à craindre, selon l'expert en relations sociales, de ces "mouvements sociaux partis en dehors d'eux et qu'ils ne parviennent pas à contrôler".

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Isabelle Gollentz et AFP