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CGT : Le Paon succèdera à Thibault en mars 2013

Thierry Le Paon deviendra le patron de la CGT au printemps prochain

Thierry Le Paon deviendra le patron de la CGT au printemps prochain - -

Le Comité confédéral national de la CGT a avalisé, mardi 6 novembre, le choix de Thierry Le Paon pour succéder à Bernard Thibault lors du prochain congrès du syndicat, en mars 2013.

Mardi 6 novembre, le Comité confédéral national (CCN), le parlement de la CGT, a avalisé à la quasi-unanimité (119 pour et 2 absententions) le nom du président du groupe cégétiste au Conseil économique, social et environnemental (CESE) pour devenir secrétaire général de la confédération lors du congrès de mars 2013.

Aubin et Prigent hors course

Mais pour arriver au choix de ce chaudraunnier-soudeur de 52 ans, ex-leader CGT de Moulinex, la confédération a connu plus d'un an de guerre fratricide.

Début janvier, Bernard Thibault fait, en effet, connaître son choix pour sa succession : Nadine Prigent, ex-patronne de la fédération de la santé. Aussitôt, les responsables des autres fédérations font savoir - du jamais vu à la CGT- qu'ils contestent ce choix, leur préférence allant à Eric Aubin, le "monsieur retraite" de la CGT, jugé plus consensuel.

Mais pour des raisons encore mystérieuses, Bernard Thibault, s'oppose frontalement à Eric Aubin, malgré les soutiens dont bénéficie ce dernier. Il faut un vote négatif du CCN contre Nadine Prigent pour contraindre Bernard Thibault à abandonner sa candidate avant l'été.

Mais déjà, Thierry Le Paon a commencé à intriguer en coulissse pour se présenter comme le "troisième homme", celui qui va apaiser la CGT après des mois de luttes intestines. Pari finalement réussi, grâce en particulier aux grosses fédérations. Et aussi au soutien -un peu tardif- de Bernard Thibault.

La ligne Le Paon reste mystérieuse

Membre du PC, comme au bon vieux temps de la centrale de Montreuil, mais issu du secteur privé, ce qui est moins fréquent à la CGT, Thierry Le Paon n'a jamais vraiment présenté de programme de gouvernement tranché pour la confédération.

Optera-t-il pour une ligne dure comme le souhaite une partie de la CGT qui a parfois critiqué Bernard Thibault pour sa proximité avec le pouvoir ? Où engagera-t-il enfin la confédération sur la voie du réformisme pour concurrencer la CFDT, quitte à laisser à FO le monopole de la défense des avantages acquis ?

Avec la prochaine arrivée de Laurent Berger en remplacement de François Chérèque en décembre prochain, la CFDT est, elle, en ordre de marche pour les négociations paritaires qui vont durer jusqu'à la fin de l'année.

Le titre de l'encadré ici

|||Les comptes de la CGT

> 52,5 millions d'euros de cotisations des adhérents

> 6,2 millions de subventions publiques

> 13 millions d'indemnités au titre du paritarisme

> 0,9 million de prestations commerciales

Patrick Coquidé