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Comment cette start-up a réinventé l'intérim grâce au numérique

D'abord présent en Ile-de-France, Staffmatch a ouvert en 2017 deux agences, à Lille et à Lyon.

D'abord présent en Ile-de-France, Staffmatch a ouvert en 2017 deux agences, à Lille et à Lyon. - Staffmatch

Créée en 2015, Staffmatch a triplé son activité en 2017, avec 13 millions d'euros de chiffre d'affaires. Cette société d'intérim de nouvelle génération concilie l'utilisation intensive du numérique et la présence d'agences "en dur".

Après les sites internet d'offres d'emploi voici l'agence d'intérim numérique satisfaisant en quelques clics offre et demande de main d'oeuvre temporaire. C'est le pari en passe d'être réussi par Staffmatch. Après un peu plus de 2 ans d'existence, cette entreprise va, avec ses 45 salariés, plus que tripler son activité en 2017: 13 millions d'euros contre 4 millions un an plus tôt.

En deux ans (entre 2016 et 2017), elle aura traité 220.000 missions (et autant de contrats d'intérim). Et la jeune société continue sur sa lancée. Elle recrutera 950 intérimaires pour ces fêtes de fin d'année, principalement dans les métiers du commerce, de la logistique, et de l'hôtellerie-restauration.

"J'ai eu le déclic quand je travaillais dans l'hôtellerie. On y utilisait encore le fax en 2014 pour contacter les agences d'intérim" explique Vincent Rech président de Staffmatch qu'il a cofondée avec Brice Cournut et Ludovic Barreca.

Plus de 23.000 intérimaires inscrits sur la plateforme

"Sur notre plateforme, les contrats de travail sont dématérialisés et signés électroniquement à la fois par l'employeur et l'intérimaire. Tous les éléments liés à la mission comme le relevé des heures effectués et le contrat sont archivés sous forme numérique. Les intérimaires saisissent dans un agenda électronique leur disponibilité ce qui permet à l'employeur de savoir s'ils sont libres ou non pour une mission", explique le chef d'entreprise, qui revendique 23.000 intérimaires inscrits sur sa plateforme.

La start-up a développé en interne son site internet et les applis mobiles qui se connectent à ses services de mise en relation entre demande et offre de travail temporaire. Grâce à ces applis, les intérimaires, smartphone à la main, sont informés en temps réel d'une proposition de mission.

Pour accentuer sa capacité de réaction face aux demandes urgentes de main d'oeuvre, la start-up dispose en plus à son siège francilien de Clichy (Hauts-de-Seine) d'un centre employant 12 personnes. Il peut être contacté 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 par email ou par téléphone.

"Nous ne sommes pas une plateforme internet d'intermédiation" insiste Vincent Rech qui rappelle que l'activité d'entreprise de travail temporaire est soumise à déclaration et contrôle auprès d'un inspecteur du travail. Pas question, non plus, pour la start-up d'oublier les fondamentaux du recrutement: pré-sélectionner les candidats et respecter strictement le cadre légal régissant l'intérim.

Trois nouvelles agences ouvriront en régions début 2018

"Quand on recrute pour le compte d'autres entreprises, il faut soi-même rencontrer physiquement les candidats" souligne le cofondateur de Staffmatch. Ses trois agences à Paris, Lyon et Lille, où se déroulent les entretiens de recrutement, seront bientôt complétées par trois autres implantations à Orléans, Le Mans et Nice, début 2018.

Financièrement, l'entreprise a débuté avec une première levée de fonds de 500.000 euros en 2015, atteignant son seuil de rentabilité dès sa première année complète d'exercice en 2016. "Depuis, nous recourons au système bancaire pour notre financement comme une entreprise classique" s'enorgueillit Vincent Rech, qui n'entend pas pour l'instant dépendre de fonds d'investissement pour financer sa croissance...

Frédéric Bergé