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Contrats de génération: Sapin reconnaît "des difficultés"

Michel Sapin reconnaît des difficultés pour signer des contrats de génération dans des entreprises de plus de 50 salariés.

Michel Sapin reconnaît des difficultés pour signer des contrats de génération dans des entreprises de plus de 50 salariés. - -

Le ministre du Travail se rendait, ce vendredi 10 décembre, dans des entreprises du Val d'Oise pour évoquer les contrats de génération. 20.000 ont été signés, quand le gouvernement en attendait 75.000.

Michel Sapin, le ministre du Travail, se rendait ce vendredi 10 janvier dans trois entreprises du Val d'Oise. Objectif: promouvoir les contrats de génération, ce dispositif qui permet aux entreprises qui combinent embauche d'un jeune en CDI et maintien d'un senior en emploi de recevoir une aide de l'Etat pendant trois ans. Lancé en mars dernier, il a bien du mal à décoller.

Seules "20.000 aides à l'embauche ont été demandées" depuis leur mise en place, a admis le ministre. Alors que l'objectif, ambitieux, était de 75.000 embauches en un an et de 500.000 en cinq ans. Michel Sapin maintient pour autant ses attentes, de "100.000 embauches en 2014 et autant par an pendant cinq ans".

"J'entends que ça ne décolle pas, mais le contrat de génération a neuf mois, c'est relativement court. Il y a des difficultés, c'est vrai, mais dans les grandes entreprises et celles de moins de 50 salariés, ça marche très bien", a-t-il ajouté.

Les branches professionnelles boudent le dispositif

Effectivement, les entreprises de taille moyenne ne sont pas du tout séduites par ce type de contrat. Le gouvernement misait sur des accords de branche pour mettre en place le dispositif, mais les branches professionnelles, elles aussi, boudent les contrats de génération.

L'une des explications qu'avancent les entreprises est que l'idée à première vue séduisante de lier embauche d'un jeune et maintien d'un senior ne fonctionne pas dans tous les secteurs. S'ajoute à cela un contexte économique fragile qui ne pousse pas au recrutement. Même avec une aide de l'Etat pendant quelques mois.

Le ministre a demandé une "accélération des accords". Il projette de recevoir les partenaires sociaux pour discuter de modifications éventuelles à apporter à ces contrats. Organisations syndicales qui ont déjà toutes pointé du doigt l'échec de l'outil tel qu'il existe aujourd'hui.

Au cabinet de Michel Sapin, certains évoquent déjà la possibilité de sanctionner les entreprises qui ne jouent pas le jeu. Déjà, dans les entreprises de plus de 300 salariés, aucune aide n'est prévue, mais une pénalité finanicère est infligée en l'absence de mesures pour l'emploi des seniors et des juniors.

Isabelle Gollentz et BFMbusiness.com