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Emploi

Créations d'emploi: coup de frein des entreprises au 3ème trimestre

L'économie française n'a pas créé d'emplois au troisième trimestre.

L'économie française n'a pas créé d'emplois au troisième trimestre. - Philippe Huguen - AFP

L'amélioration observée au printemps et à l'été 2015 a été stoppée par des destructions d'emplois plus nombreuses dans l'industrie et la construction et par une croissance moins soutenue que prévue dans le tertiaire.

Les chiffres sont décevants. Après un bon deuxième trimestre, l'économie française a arrêté de créer des emplois au troisième trimestre dans le secteur marchande, malgré de bons chiffres dans l'intérim, selon des données définitives publiées ce jeudi 10 décembre par l'Insee.

Dans son estimation publiée mi-novembre, l'Institut national de la statistique s'attendait à 14.900 créations nettes de postes. En réalité, le solde est très légèrement négatif: - 900. "Le rythme des créations d'emploi dans le secteur tertiaire marchand ralentit" relève l'Insee. Selon les résultats définitifs, hors intérim, le secteur tertiaire n'a finalement pas créé autant d'emplois que prévu: +7.500 postes au lieu des +20.200 annoncés. 

Pour le reste, les tendances se sont confirmées. L'emploi intérimaire a poursuivi sa hausse (+16.400, +3,0%), tandis que l'industrie (-14.600, -0,5%) et la construction (-10.200, -0,8%) ont continué de chuter. L'emploi marchand (hors agriculture et secteur public) reste en hausse sur un an, avec 37.600 créations de postes (+0,2%), grâce notamment aux 28.400 nouveaux postes créés l'été dernier. Sur un an, les services ont gagné 75.000 postes et l'intérim 49.200.

Indicateurs très fluctuants 

De leur côté, les usines ont détruit 41.400 emplois et les chantiers de construction 45.200. S'ils sont moins bons qu'attendu, les chiffres du troisième trimestre ne sont pas illogiques, puisque sur la même période, l'autre indicateur de l'Insee, le taux de chômage, a augmenté de 0,2 point, pour atteindre 10,2% de la population active en métropole, son plus haut niveau depuis 1997. Quant au nombre de chômeurs recensés par Pôle emploi, il n'a que très légèrement baissé entre juillet et septembre (-5.700), avant de repartir en très nette hausse en octobre (+42.000).

Ces indicateurs très fluctuants ne font pas perdre espoir à la ministre du Travail. Myriam El Khomri estime qu'ils sont signe de reprise, car les demandeurs d'emploi font, dans un premier temps, des allers-retours entre contrats courts et chômage. "Je ne peux pas vous dire quand nous aurons une baisse durable, mais ce que je peux dire, c'est que pour faire baisser le chômage, il faut deux préalables: la croissance et que l'économie crée de l'emploi. Et les deux préalables, ils sont là", avait-elle assuré après les mauvais chiffres d'octobre. Son ministère estimait alors que "la tendance se dirigeait vers une stabilisation du nombre de chômeurs en fin d'année" et espérait "que la baisse s'enclencherait en 2016".

D. L. avec AFP