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Emploi

La crise a créé 30 millions de chômeurs en plus

L’OIT estime que 75 millions des plus de 200 millions de chômeurs sont des jeunes gens de moins de 25 ans.

L’OIT estime que 75 millions des plus de 200 millions de chômeurs sont des jeunes gens de moins de 25 ans. - -

Le directeur général de l'Organisation internationale du travail estime que les mesures d’austérité prises pour lutter contre le marasme économique ont eu un impact plus fort que prévu sur l’emploi.

L’organisation internationale du travail (OIT) veut mettre fin aux politiques d’austérité. Guy Rider, directeur général de l'Organisation, estime que le monde compte trente millions de chômeurs de plus qu'avant le début de la crise, il y a quatre ans. Un argument qu’il va faire valoir dans le discours publié ce jour, mais qui sera prononcé samedi 13 octobre, à Tokyo, lors de l'assemblée annuelle du Conseil monétaire et financier international.

"Les dommages provoqués par les mesures d'austérité ont été plus profonds que ce qui avait été d'abord envisagé", ajoute le directeur général de l'OIT dans ce discours. "Dans ces conditions, il est maintenant urgent de revoir les calendriers établis pour revenir à l'équilibre budgétaire", estime encore M. Ryder.

900 millions de travailleurs en-dessous du seuil de pauvreté

Sans surprise, les jeunes sont particulièrement touchés par ces problèmes d’emploi. L’OIT estime que "75 millions des plus de 200 millions de chômeurs sont des jeunes gens de moins de 25 ans".

Autre fait alarmant, le fait d’avoir un emploi n’offre pas forcément la garantie d’une vie décente. "900 millions de personnes sont incapables de gagner suffisamment de quoi leur permettre d'être au-dessus du seuil de pauvreté de deux dollars par jour", relève encore M. Ryder.

Si les tendances en matière de réduction de la pauvreté observées avant la crise avaient été maintenues, il y aurait aujourd'hui 55 millions de pauvres de moins dans le monde.

L’appel lancé par l’OIT à lever les politiques d’austérité rejoint les préconisations formulées jeudi 11 octobre par la directrice générale du FMI, Christine Lagarde. Elle avait suggéré, dans un discours, la nécessité de se donner davantage de temps pour réduire les déficits budgétaires, citant en exemple les délais qui ont été accordés en ce sens au Portugal et à l'Espagne. Elle s'est dite prête à donner à la Grèce deux ans de plus pour atteindre les objectifs de réduction de déficit exigés par ses créanciers.

BFMbusiness.com et AFP