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Les délocalisations d'entreprises moins importantes que prévues?

Les entreprises françaises délocalisent avant tout en Europe, et au sein d'un même groupe.

Les entreprises françaises délocalisent avant tout en Europe, et au sein d'un même groupe. - -

Entre 2009 et 2011, 20.000 emplois ont été détruits du fait des délocalisations, qui ont concerné 4,2% des sociétés françaises, selon l'Insee. L'essentiel d'entre elles ont choisi l'Union européenne pour délocaliser leur activité.

Seul 4,2% des 28.000 sociétés françaises de 50 salariés ou plus ont délocalisé en dehors de l’Hexagone entre 2009 et 2011, soit une perte de 20.000 emplois sur ces deux ans. Et la majorité de ces délocalisations a eu lieu au sein de l’Union européenne à 15, c’est-à-dire les pays entrés dans l’Union avant 2004, les plus développés économiquement. Tel est le bilan des délocalisations, dressé par l’Insee, et présenté ce mercredi 12 juin. Celui-ci est nettement moins pessimiste que prévu.

Dans le détail, 11.500 postes ont été supprimés dans l’industrie manufacturière, entre 2009 et 2011. Au total, les 20.000 destructions d’emplois dues aux délocalisations représentaient 0,3% de l’emploi salarié en 2011. L’Insee prévient toutefois que ces chiffres ne tiennent compte que des suppressions directes, sans considérer l’impact sur les sous-traitants.

Des délocalisations au sein d'un même groupe

Les sociétés qui ont délocalisé leurs activités étaient déjà présentes à l’étranger via des filiales, et 73% des sociétés appartenant à un groupe ont délocalisé au sein de ce même groupe. Elles ne sont que 35% à avoir choisi de se tourner vers des partenaires externes.

Selon l’Insee, plus la taille du groupe est importante, plus la propension à délocaliser est forte. Ce sont également les entreprises du secteur manufacturier et les services de l’information et de la communication qui délocalisent le plus souvent. Elles représentent 17,6% des délocalisations.

Des délocalisations au sein de l'Union européenne

Les pays les plus développés de l’Union européenne sont des destinations privilégiées pour les entreprises françaises. Elles sont 38% à avoir délocalisé vers l’UE à 15 (les 15 premiers pays entrés dans l'Union ) et 22% vers les nouveaux pays membres de l’Union.

Vient ensuite l’Afrique, avec 24% des délocalisations, favorisée pour "sa proximité avec la France et l’usage du français dans certains pays". Enfin, seul 18%, soit à peine plus d’une entreprise sur dix, a choisi de déplacer sa production en Chine.

Dans ces deux derniers cas, le faible coût de la main d’œuvre et l’importance du marché intérieur étranger ont justifié les délocalisations. Les raisons poussant à la délocalisation en Europe sont bien plus diverses et dépendent de chaque entreprise.

L'incertitude sur la qualité des biens produits à l'étranger

L’étude revele également que 3,1% des sociétés françaises ont envisagé la délocalisation entre 2009 et 2011, mais ne l’ont pas fait. Dans ces cas, l’incertitude sur la qualité des biens et services produits à l’étranger était le principal motif de renonciation, pour la moitié des entreprises. Le besoin de proximité avec le client, les obstacles juridiques et l’inquiétude des employés viennent juste après.

Outre les délocalisations, l’Insee relève que 7,3% des sociétés françaises ont externalisé une partie de leurs activités, c’est-à-dire qu’elles l’ont confié à d’autres sociétés en France.

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Audrey Dufour