Denis Ferrand: "On a devant nous l'accélération du chômage"
Invité d'Hedwige Chevrillon jeudi sur BFM Business, l'économiste Denis Ferrand anticipe un quatrième trimestre noir pour l'emploi. "C'est l'étape qui est devant nous" a-t-il estimé. Avant de développer sa pensée: "Après l'étape confinement-déconfinement qui s'est traduit par des arrêts brutaux puis une récupération brutale, viendra ensuite la question de la fin d'année car à partir de la deuxième partie de l'automne, des dispositifs qui donnent encore de la souplesse et du temps aux entreprises (comme le dispositif de chômage partiel, NDLR) arriveront à échéance" a ainsi indiqué le directeur général de Rexecode, organisme de recherche en économie réputé proche des organisations patronales.
Denis Ferrand juge par conséquence qu'"on a plutôt devant nous l’accélération du chômage, cette fois pour des motifs de pertes d’emploi et de licenciements".
"Jusqu’à présent, l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi tenait à l’utilisation des outils de la flexibilité sur le marché de travail, les contrats à temps partiel, les contrats d’intérim, ce sont ces catégories de population qui ont déjà été concernées par l’augmentation du nombre de demandeurs d’emplois" observe-t-il. À partir de septembre en revanche, "ce seront d’autres catégories de salariés qui seront concernés, notamment ceux qui avaient des emplois jusque là jugés durables".
Même si le nombre de chômeurs a légèrement diminué en mai (-3,3%, soit 150.000 inscrits de moins), il reste à un niveau très élevé de 4,426 millions après les hausses exceptionnelles de 22,6% en avril et 7,1% en mars.