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Denis Kessler: "10 milliards d'euros de baisse de charges ce n'est pas sérieux!"

Denis Kessler était l'invité  de BFM Business, ce vendredi 17 janvier.

Denis Kessler était l'invité de BFM Business, ce vendredi 17 janvier. - -

Le PDG de Scor et ancien vice-président du Medef était l'invité de BFM Business, ce vendredi 17 janvier. Il est notamment revenu sur la baisse des charges patronales promises par l'exécutif.

Le grand oral de François Hollande n'a convaincu qu'à moitié Denis Kessler. Le PDG du réassureur Scor et ancien vice-président du Medef, invité de BFM Business ce vendredi 17 janvier, a ainsi jugé que "dans le verbe on a changé de cap".

"C'est ce que nous souhaitions dans le monde des entreprises. Il y a deux ans, on a fait une erreur de politique économique massive en décidant d'augmenter les prélèvements obligatoires pour réduire les déficits et le chômage. Là on décide de redonner la priorité au secteur productif.", a-t-il développé

"On en est aux mots, aux discours. Le plus tôt les décisions seront mises en œuvre, le plus tôt cela donnera de la chair à un verbe qui est un peu creux", a-t-il néanmoins ajouté.

"C'est un petit pas dans la bonne direction, il faut maintenant la mettre en œuvre", a-t-il continué.

Réforme structurelle

"Tout ceci doit être gagé par une réduction des dépenses publiques. On commencera à croire à ce changement de cap le jour où on aura la preuve qu'il y a des décisions structurelles de baisse des dépenses publiques", a-t-il encore insisté.

Il a donné un exemple: la réforme du régime des retraites des fonctions publiques, affirmant que les régimes spéciaux "représentent les deux-tiers du déficit du régime des retraites".

Mais Denis Kessler a surtout précisé qu'il s'attend à 30 milliards d'euros de baisses de charges en plus des 20 milliards du crédit d'impôt compétitivité pour l'emploi (CICE). Or l'exécutif semble se diriger vers 30 milliards d'euros, CICE inclus. Autrement dit, la baisse des charges supplémentaires ne serait que de 10 milliards d'euros.

"10 milliards? Ce n'est pas sérieux!", a réagi Denis Kessler, interrogé sur ce dernier point.

La négociation sur l'assurance-chômage est "un test"

Denis Kessler a, par ailleurs, évoqué les négociations autour de l'assurance-chômage entre les partenaires sociaux qui commencent ce vendredi. "C'est un test. On risque d'avoir 4 milliards d'euros de déficit et 22 milliards de déficits cumulés en 2014. C'est impensable".

Il a ainsi appelé à aligner "la durée d'indemnisation et la durée d'affiliation" sur le régime allemand. De plus "j'attends que le gouvernement n'intervienne pas dans cette négociation pour empêcher ceux qui veulent faire évoluer le régime de le faire".

J.M.