Désindexation du Smic: FO et la CFDT réaffirment leur opposition
La CFDT et FO ne veulent pas entendre parler de la désindexation du Smic. Jean-Claude Mailly, le Secrétaire général du syndicat Force Ouvrière a profité du lancement d'une mission sur "l'objet social de l'entreprise" -réunissant Muriel Pénicaud, la ministre du Travail et Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie ainsi que des représentants des organisations patronales et syndicales- pour faire passer le message.
"Le projet en préparation va traiter de différents points, je rappelle que sur le Smic, nous sommes opposés à une désindexation partielle ou totale", a-t-il affirmé au cours de la table ronde.
La projet de loi en question est la future loi PACTE qui traitera notamment de l'intéressement et de la participation des salariés. Interrogé en sortant de cette réunion, Laurent Berger, à la tête de la CFDT, a réaffirmé qu'il était "hors de question de désindexer totalement le Smic".
"On ne peut pas d'un côté avoir ce type de réunion extrêmement intéressante sur l'objet social de l'entreprise et puis passer en 'loucedé' sur la question de la désindexation du Smic. On verra ce qu'il en sera", a déclaré le Secrétaire général de la CFDT. "J'en reste à ce qu'a dit le gouvernement (en décembre, NDLR), c'est-à-dire que c'était à l'état de rapport", a-t-il encore ajouté.
Le projet de loi sera présenté au printemps
Interrogé, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a botté en touche sans jamais prononcer le terme de "Smic".
"J'ai donné le cadre très clair du projet de loi que je présenterai au conseil des ministres au printemps prochain: faire grandir nos entreprises (...) et mieux associer les salariés au résultat et au fonctionnement de l'entreprise. C'est ça les deux objectifs de cette loi et je m'en tiendrai aux deux objectifs de cette loi".
D'après une source proche du dossier, l'arbitrage sur une éventuelle désindexation du Smic, qui a augmenté de 1,24% au 1er janvier, "n'a pas encore été rendu", mais si une telle décision devait être prise, cela se ferait bien dans le cadre de ce projet de loi porté par Bercy.
Après la publication d'un rapport d'experts préconisant une réforme de la formule de calcul du salaire minimum début décembre, Muriel Pénicaud avait invité à "prendre le temps de la concertation" et à ne pas se "précipiter", tout en qualifiant ce rapport d'"utile".