BFM Business
Emploi

Didier Chabaud : "Beaucoup de PME appartiennent à des grands groupes"

Pour les patrons de PME "la croissance est un objectif parmi d'autres"

Pour les patrons de PME "la croissance est un objectif parmi d'autres" - -

Auteur de l’ouvrage "Qui sont (vraiment) les dirigeants des PME ?", Didier Chabaud était l'Invité de BFM Business, ce vendredi 25 janvier. Il a expliqué l’importance de créer un environnement favorable pour favoriser la croissance des PME.

A quoi ressemble le dirigeant d’une PME ? Cette question très simple, Didier Chabaud, président de l’académie de l’entrepreneuriat et de l’innovation, tente d’y répondre dans son livre "Qui sont (vraiment) les dirigeants des PME ?".

Invité de l’émission Good Morning Business sur BFM Business, ce vendredi 25 janvier, ce professeur d'économie esquisse le portrait-robot de ce dirigeant : un homme (73% des cas) de plus de 65 ans, et diplômé du supérieur, "ce qui est surprenant quand on a en tête le mythe du self-made man qui n’a pas fait d’études et monte son entreprise".

Surtout, Didier Chabaud dresse un constat : d’un côté "on se rend compte que beaucoup de PME appartiennent à des grands groupes". Ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose "car le grand groupe peut apporter son appui". D’un autre côté, "dès lors qu’elles sont familiales et qu’elles visent un développement à long terme, les PME arrivent à être efficaces à l’international".

"Du coup, il y a une vraie question à se poser pour les politiques publiques : savoir si on favorise ces rachats de PME par les groupes ou si, au contraire, on va faire en sorte que ces entreprises familiales perdurent et se développent de manière indépendante ?"

70% des patrons de PME ne veulent pas croître

Se pencher sur cette question est d’autant plus crucial qu’une PME qui croît peut ensuite devenir une ETI (entreprise de taille intermédiaire) "adaptée à la concurrence mondiale et capable de redynamiser la France", estime Didier Chabaud. Il considère donc que pour nourrir ce "terreau de création" d’ETI , le gouvernement doit permettre aux PME de se développer sans être rachetées par les grandes entreprises.

Problème : Didier Chabaud précise dans son ouvrage qu’environ 30% des patrons de PME veulent croître, "ce qui signifie que 70% le refusent". "La croissance est un objectif parmi d’autres pour les dirigeants de PME. Pour croître, il faut avoir la formation et les compétences pour le faire, et en même temps, sentir que l’on maîtrise les règles du droit du travail et que l’on est capable de gérer la pression qui va avec", explique-t-il.

Il conclut: "les pouvoirs publics ne peuvent décréter la croissance mais ils peuvent agir sur les moyens pour que les chefs d’entreprises soient plus nombreux à choisir la croissance pour développer leur société".

Julien Marion