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Pierre Gattaz va proposer "un pacte de confiance" au gouvernement

Pierre Gattaz a tenu son premier discours à la tête du Medef.

Pierre Gattaz a tenu son premier discours à la tête du Medef. - -

Le patron de Radiall a été officiellement intronisé à la tête de l'organisation patronale, ce mercredi 3 juillet. Dans son discours, le successeur de Laurence Parisot a détaillé ses projets.

C'est une victoire qui était largement acquise d'avance. Ce mercredi 3 juillet, Pierre Gattaz a été élu à la tête du Medef, avec 95% des suffrages. Il succède ainsi à Laurence Parisot en tant que président de l'organisation patronale.

"Le moment est d'une grande intensité" a-t-il déclaré en ouverture de son discours. Pierre Gattaz a ensuite estimé que son élection montre que les entreprises constituent "une force rassemblée".

Il a, à ce titre, salué le ralliement à sa cause des ex-candidats Jean-Claude Volot, Thibaut Lanxade, Patrick Bernasconi, et Geoffroy Roux de Bézieux. Ces deux derniers seront d'ailleurs respectivement vice-président délégué et vice-président exécutif dans le nouvel organigramme établi par Pierre Gattaz.

De même, il a remercié Laurence Parisot, nommée présidente d'honneur du Medef, sous un tonnerre d'applaudissements.

"Notre pays n'aime pas assez les entreprises"

Pierre Gattaz a ensuite estimé que "notre pays ne comprend pas les entrepreneurs et les entreprises", "ne les aime pas assez" et "les accable trop souvent au lieu de les encourager". Or "ces sont les entreprises qui créent de l'emploi".

Ainsi, le nouveau patron du Medef a affirmé vouloir proposer "un pacte de confiance" au gouvernement pour "bâtir un environnement réglementaire et législatif favorable aux entreprises" et construire "une France qui gagne à l'horizon 2020". "Avec ce pacte, je suis convaincu que le chômage pourra passer sous les 7% d'ici à 2020", a-t-il avancé.

Dans ce cadre, Pierre Gattaz compte demander à l'exécutif le transfert de 50 milliards d'euros de cotisations sociales sur cinq ans, et 50 milliards d'euros de transferts de prélèvements obligatoires, également sur cinq ans.

Pour dénoncer le matraquage fiscal des entreprises, il a multiplié les chiffres. "Nos entreprises paient 100 milliards d'euros de plus en charges et en impôts que leurs homologues européens" a-t-il affirmé. "On recense jusqu'à 147 taxes qui pèsent sur nos entreprises", a-t-il ensuite ajouté.

"Nos discours de patrons sont parfois trop secs"

"Nous n'accepterons plus de hausses d'impôts ou de prélèvements obligatoires", a fait valoir le nouveau patron du Medef. Ce alors qu'une augmentation des cotisations patronales est l'une des pistes du rapport Moreau pour établir la réforme des retraites.

Concernant la réforme des retraites, justement, il a confirmé qu'il plaidera devant Jean-Marc Ayrault, qui reçoit les partenaires sociaux jeudi et vendredi, en faveur d'un recul de l'âge légal de départ. Pourtant l'exécutif n'est pas favorable à une telle mesure.

Autre priorité, "la simplification du code du travail", Pierre Gattaz ayant affirmé que ce code "comporte 3.200 pages. "Comment voulez-vous qu'un chef d'entreprise, petite surtout, s'y retrouve?". Pour lui cette lourdeur réglementaire "créé la peur d'embaucher".

Ces pistes seront plus particulièrement développées lors de l'université d'été du Medef, qui se tiendra fin août.

Par ailleurs, Pierre Gattaz a reconnu "que nos discours de patrons sont parfois trop désincarnés, trop secs" laissant augurer un effort de pédagogie de la part du Medef.

Julien Marion