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DRH molesté: Air France espère toujours licencier le délégué CGT

La direction d'Air France n'est pas d'accord avec la décision de l'inspection du Travail qui la force à réintégrer le délégué CGT licencié après les heurts lors du CCE du 5 octobre.

La direction d'Air France n'est pas d'accord avec la décision de l'inspection du Travail qui la force à réintégrer le délégué CGT licencié après les heurts lors du CCE du 5 octobre. - Kenzo Tribouillard - AFP

La compagnie aérienne fait appel à la ministre du Travail pour invalider une décision de l'inspection du Travail, tombée ce jeudi. Celle-ci invalide le licenciement du salarié syndiqué impliqué dans les violences contre le DRH d'Air France.

La compagnie persiste et signe. Air France "va former sans délai un recours hiérarchique auprès du Ministère du Travail" contre la décision de l'inspection du travail de refuser le licenciement d'un délégué du personnel (CGT) accusé de violences lors de l'affaire de la "chemise arrachée", a indiqué un porte-parole du groupe ce jeudi.

La compagnie aérienne "rappelle son attachement inconditionnel à ses valeurs fondamentales, parmi lesquelles le refus de la violence", a-t-elle ajouté en commentant les débordements commis en marge d'un comité central d'entreprise le 5 octobre au siège d'Air France.

Le recours n'étant pas suspensif, la compagnie doit néanmoins réintégrer le salarié d'Air France Industries (maintenance) et lui payer le salaire non perçu depuis sa mise à pied conservatoire sans solde prononcée le 16 octobre, a précisé Mehdi Kemoune, responsable juridique de la CGT Air France. Selon le Code du Travail, "si le licenciement est refusé, la mise à pied est annulée et ses effets supprimés de plein droit".

Impossible de déterminer sa responsabilité

Un peu plus tôt ce 21 janvier, on apprenait que l'inspection du travail avait refusé le licenciement du délégué du personnel accusé par Air France d'avoir agressé deux vigiles et le DRH Xavier Broseta le 5 octobre, lors de l'affaire de la "chemise arrachée". Dans sa décision, l'inspection du travail indique que les "faits invoqués pris dans leur ensemble ne permettent pas d'établir l'existence d'une faute lourde commise par le salarié, caractérisant son intention de nuire vis-à-vis de l'entreprise".

Le délégué était accusé par la direction d'avoir "poussé et bousculé un autre salarié" en direction du DRH. Mais pour l'inspection du travail, "il est impossible de déterminer avec certitude" s'il "bouscule des salariés volontairement, ou s'il est lui-même chahuté". Quatre autres employés d'Air France ont été licenciés. Avec le délégué CGT, ils seront jugés le 27 mai au tribunal correctionnel de Bobigny pour violence.

N.G. avec AFP