Les embauches de cadres résistent à la conjoncture
Les embauches de cadre devraient se maintenir en 2013, affirme l’Apec dans son étude 2013 paru ce mercredi 13 février. L’Association pour l’emploi des cadres prévoit 162 000 à 178 000 recrutements pour l’année qui vient de commencer. Une baisse de 6% par rapport à 2012, que les auteurs du document qualifient de "légère".
Jean-Marie Marx, directeur général de l’Apec, se félicite de ce que "le nombre de recrutements sur 2013 devrait rester élevé et le nombre de créations d’emplois cadres demeurer significatif". En 2012 déjà, assure-t-il, "plus de 35 000 emplois cadres ont été créés alors que le marché de l’emploi a enregistré près de 82 000 destructions de postes".
Après avoir sondé 11 000 entreprises du secteur privé, réparties dans toutes la France, l’Apec assure qu’il n’y aura pas de "décrochage brutal" en 2013. Seules 6% des entreprises prévoient de réduire leurs effectifs de cadres, quand 8% envisagent de les augmenter. L’inquiétude semble toutefois plus grande au sein des grandes structures : 18% d’entre elles devraient réduire leur nombre de cadres.
Source : Apec
Certains secteurs résistent mieux que d’autres. Ainsi les entreprises de services, qui embauchent 70% des cadres, continuent de recruter. L’informatique et les télécoms, notamment, génèrent des besoins. En revanche, dans les secteurs du commerce (-7%) et de l’industrie (-3 à -18%), les recrutements diminuent. Dans le secteur de la construction, ils s'effondrent, de -13 à -24%.
La qualification est également discriminante. Le nombre d’embauches de junior, ceux qui travaillent à ce grade depuis moins d’un an, devrait reculer de 10 à 25%, alors qu’il s’était bien tenu en 2012. Les cadres les plus recherchés resteront ceux pouvant justifier de cinq ans d’expérience.
L’Apec prévoit une "reprise progressive en 2014". Les auteurs de l’étude s’attendent à ce que les "tensions engendrées par la crise des dettes souveraines s’apaisent", et que la croissance soit d’un peu plus de 1% jusqu’en 2017. Le rebond serait néanmoins "bridé par le long processus de résorption des déficits publics" en France. Les entreprises recommenceront à investir, mais pas "de manière spectaculaire". Les embauches de cadres, elles, augmenteraient de 6% en 2014, puis la progression se tasserait à 3% pour les trois années suivantes.