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Emploi

L'OCDE s'inquiète du chômage de longue durée en France

L'OCDE est plus particulièrement inquiète du nombre de chômeurs de longue durée

L'OCDE est plus particulièrement inquiète du nombre de chômeurs de longue durée - Eric Piermont - AFP

L'Organisation estime, dans un rapport publié ce mercredi 3 septembre, que l'Hexagone est restée "en marge" de l'amélioration qui s'observe dans les autres pays développés sur le front de l'emploi. Elle s'inquiète également du nombre de chômeurs de longue durée.

L'OCDE ne se veut guère optimiste. Ce mercredi 3 septembre, l'organisation de coopération et de développement économiques a publié son rapport mondial sur l'emploi.

Dans sa note consacrée à la France, elle dresse un constat peu réjouissant. "Le chômage reste élevé en France, et les chômeurs de longue durée comme les jeunes risquent de souffrir d'effets persistants", peut-on ainsi lire au début de ce rapport.

L'OCDE rappelle que le taux de chômage est de 10,3% soit un chiffre bien plus élevé que la moyenne des pays membres de l'organisation (7,4%).

"Si de nombreux pays ont connu un recul significatif de leur taux de chômage au cours de ces deux dernières années, la France est restée en marge de ce mouvement de reprise", poursuit-elle, rappelant que le taux de chômage de l'Hexagone se situe encore 2,8 points au-dessus de son niveau d'avant-crise.

Et l'OCDE estime qu'en 2015 le chômage "devrait rester stable".

Un "grand risque" pour les chômeurs de longue durée

Les chômeurs de longue durée retiennent plus particulièrement l'attention du club des pays riches. "Plus de deux chômeurs sur cinq sont sans emploi depuis un an ou plus", note-t-elle.

Avant de prévenir que "le risque est grand pour ce groupe, en particulier pour les chômeurs les plus âgés, qu'ils tombent dans un chômage structurel, rendant très difficile un retour rapide à l’emploi même en cas de reprise économique".

L'OCDE analyse ensuite l'évolution des salaires en rapport avec celle de l'emploi. Elle note que le phénomène de modération salariale a été moins présent en France que dans les autres pays de l'OCDE. Toutefois, "un léger creusement des inégalités a été observé" et les salariés français "connaissent un niveau élevé de stress au travail". Elle en déduit que la "qualité de l'environnement de travail est relativement médiocre".

Rapprocher la réglementation des CDI et CDD

Plus globalement, l'OCDE établit un constat qu'elle avait déjà dressé plusieurs fois, à savoir que "le marché du travail français reste très segmenté entre des travailleurs en emploi stable et protégé, et des travailleurs temporaires en contrat de court-terme plus précaire".

Phénomène d'autant plus inquiétant que l'OCDE observe qu' "avoir un contrat temporaire ne semble pas être un tremplin vers l’emploi durable pour de nombreux travailleurs", malgré "une réglementation très stricte". "

Mais les employeurs sont en France découragés d’embaucher en CDI car les coûts de licenciement y sont particulièrement élevés et incertains", explique-t-elle. "À l’inverse, le seul coût de cessation de CDD est une indemnité de fin de contrat (prime de précarité égale à 10% du salaire brut total depuis le début du contrat)", ajoute l'OCDE qui recommande ainsi de rapprocher les réglementations des deux contrats.

Julien Marion