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Emploi

Emplois d'avenir:le gouvernement va-t-il faire volte-face ?

Michel Sapin s'est dit favorable à ce que le secteur privé profite des emplois d'avenir, mardi 7 mai.

Michel Sapin s'est dit favorable à ce que le secteur privé profite des emplois d'avenir, mardi 7 mai. - -

Michel Sapin, le ministre du Travail, s'est dit favorable, ce mardi 7 mai, à l'élargissement du dispositif au secteur privé. Une volte-face qui s'explique notamment par le succès mitigé du dispositif jusqu'à présent.

Alors que les emplois d’avenir peinent à rencontrer le succès espéré, le gouvernement pourrait prendre un virage relativement inattendu. Le ministre du Travail, Michel Sapin, s'est ainsi déclaré "favorable" à "étendre plus qu'aujourd'hui au secteur privé" le dispositif, mardi 7 mai.

"Il faut faciliter la montée en puissance de ces emplois d'avenir parce que (...) il faut que ça accélère beaucoup pour la deuxième partie de l'année, donc là-dessus j'ai donné des ordres aux préfets, à Pôle emploi pour qu'on facilite les choses et, par exemple, je suis favorable à ce qu'on puisse étendre plus qu'aujourd'hui au secteur privé mais sans changer la cible", a déclaré Michel Sapin, sur Europe 1. Un discours qui contraste avec la position du gouvernement jusqu’alors.

Seulement 20.000 emplois d'avenir signés fin avril

Destinés aux jeunes pas ou peu qualifiés, environ 20.000 emplois d’avenir avaient été signés fin avril, alors que le gouvernement table toujours sur le chiffre de 100.000 avant la fin de l’année.

Ce qui semble conduire l’exécutif à élargir le dispositif, qui devait profiter en priorité aux associations et aux collectivités territoriales. Ces contrats en CDD ou CDI sont subventionnés par l'Etat pour trois ans maximum - 75% du Smic dans le non marchand, et 35% dans le marchand.

Pour le secteur privé, des secteurs éligibles sont arrêtés dans chaque région en fonction des perspectives d'embauche.

Attention aux effets pervers

Si les emplois d’avenir étaient effectivement étendus au privé, le gouvernement donnerait raison à la présidente du Medef, Laurence Parisot qui s’était exprimée en ce sens, lors de la publication des chiffres du chômage, fin avril. Ce qui devrait la conforter dans l’idée d’un gouvernement "plus pro-business qu'à ses débuts".

Reste à savoir si cette annonce de Michel Sapin n’aura pas d’effet indésirable, le risque étant que les entreprises retardent leurs projets d’embauches afin de profiter d'un "effet d'aubaine".

Y.D.