Quand les entreprises placent leur trésorerie sous le matelas
Entre Lagardère et Vivendi, la guerre est déclarée ! Le premier veut interdire au second de disposer de la trésorerie de Canal+ France, dont il est actionnaire. Un trésor de guerre de 1,6 milliard d'euros. Lagardère, qui veut introduire en Bourse sa participation dans la chaîne, reproche notamment à Vivendi de ne pas de verser de dividende malgré cette manne. Une affaire révélatrice d'une tendance de fond dans beaucoup de grands groupes qui doivent gérer des montagnes de cash accumulées ces derniers mois.
"Les entreprises qui ont traversé la crise ont compris l'importance d'accumuler du cash", nous dit un analyste. La trésorerie du groupe Canal+ a, par exemple, été multipliée par trois depuis le début de la crise. L'Oréal, pour sa part, est assis sur 1,5 milliard d'euros. Et Apple a accumulé un trésor de guerre de plus de 130 milliards de dollars.
Les fusions acquisitions au plus bas
Ces entreprises sont en bonne santé, mais elles sont réticentes à investir. Les opérations de fusion acquisition sont au plus bas. Et pourtant, souligne un spécialiste, "les liquidités sont peu rémunérées en ce moment. Les taux sont faibles et le cash est un poids mort", ajoute-t-il.
Les actionnaires des grands groupes leur mettent la pression pour qu’ils fassent une meilleure utilisation de ces fonds. Apple ou L'Oréal ont consenti à dire qu'ils envisageaient des acquisitions, mais pour beaucoup d'analystes, ces déclarations ne seront pas suivies d’effets. Prudents, les grands groupes préfèrent avoir encore quelques temps leur coffre plein.