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Et si la CFDT devenait le 1er syndicat de France?

Les élections professionnelles démarrent ce 30 décembre dans les TPE. Les résultats définitifs seront connus début mars. Il pourrait en ressortir une petite révolution, car le syndicat dirigé par Laurent Berger pourrait détrôner la CGT.

Coiffeurs, secrétaires médicales, jardiniers, assistantes maternelles, salariés du commerce de proximité et de l'artisanat … près de 4,5 millions de salariés travaillant dans des entreprises de moins de 11 salariés sont invités à choisir un syndicat pour défendre leurs droits.

Les résultats définitifs sont attendus pour le début de mois de mars. Et ils pourraient bien marquer un changement de taille: la CFDT pourrait ravir à la CGT son titre de 1er syndicat de France.

"A ce jour, la CGT est la première organisation syndicale en audience et elle le doit beaucoup à son bon score lors des élections dans les très petites entreprises. La compétition est très serrée", explique Bernard Vivier, Directeur de l’Institut Supérieur du Travail, relations sociales et syndicales.,

Certes la participation risque encore une fois d'être très faible, de l'ordre de 10%, ce qui soulève la question de la représentativité syndicale en France. Mais deux mois avant l'élection présidentielle, un syndicat dit réformiste est en passe de devenir le 1er syndicat de France.

Des syndicats qui évoluent vers la négociation

"De ce résultat peut être tiré une conclusion un peu symbolique: est-ce que la CGT pourrait, si elle passait au deuxième rang, être plus poussée à davantage de négociations et moins de contestations. C'est une question qui reste grande ouverte ", s'interroge Bernard Vivier.

La CGT domine le paysage syndical depuis 1895. Mais lors des dernières élections dans les moyennes et grandes entreprises en 2013 et 2016, la Centrale a déjà commencé à perdre du terrain, au profit de la CFDT.

Le signal serait d'autant plus fort que son leader Laurent Berger a défendu seul contre tous au Printemps dernier la loi Travail. Il prône les accords offensifs, qui donnent plus de souplesse aux entreprises pour s'adapter, quitte à s'affranchir des consignes de branche.

Cette victoire pour la CFDT pourrait changer le rapport de force social en France. Cela ne veut pas dire non plus que ce syndicat historiquement plus ouvert à la négociation facilitera les réformes à venir. Par exemple, Laurent Berger s'est déjà montré très critique vis à vis du programme social de François Fillon qu'il juge très inquiétant.

Mathieu Jolivet édité par C.C.