BFM Business
Emploi

Etam s'inspire de Tinder pour offrir plus d'opportunités à ses vendeuses

Les hôtesses de vente peuvent sélectionner les missions en fonction de leur éloignement.

Les hôtesses de vente peuvent sélectionner les missions en fonction de leur éloignement. - Etam

Le groupe spécialisé dans la vente de vêtements et lingerie pour les femmes a lancé un outil de "matching" pour mettre en contact des salariés à temps partiel qui aimeraient faire plus d'heures avec des responsables de magasins en quête d'un renfort ponctuel.

En plus de l'aspect commercial, les responsables de magasins ont aussi des responsabilités managériales. La tâche n'est pas aisée, car ils doivent dimensionner les équipes en fonction des pics d'activité et faire face à des défections de personnel de dernière minute. Le groupe Etam, également propriétaire des marques de prêt-à-porter Undiz et 123, a déployé depuis cet été une solution pour ses 600 magasins: une application qui permet de trouver des renforts en dernière minute parmi le vivier d'employés.

"Le groupe emploie 3500 hôtesses de vente, dont environ 1500 sont à temps partiel. Parmi elles, environ six sur dix souhaiteraient faire plus d'heures. D'où l'idée de développer une application qui, comme le font Uber ou Tinder, permet une mise en relation entre l'offre et la demande", détaille Caroline Bour, qui a piloté le projet au sein du groupe Etam. Le principe étant trouvé, il a fallu s'adjoindre les compétences de cinq collègues pour développer l'appli, mais aussi la rendre compatible avec les services de gestion de paie et s'assurer de la conformité avec certaines obligations juridiques, comme le respect du temps de travail.

Trouver une vendeuse dans l'heure qui vient

Concrètement, le responsable de magasin qui a besoin de renfort poste une annonce sur l'application, cela peut être pour un remplacement dans l'heure qui suit ou dans un délai maximal de trois semaines. De leur côté, les hôtesses qui cherchent à faire des heures complémentaires se créent un profil, en précisant leur disponibilité mais aussi le rayon dans lequel elle sont prêtes à se déplacer (cela peut aller de 1 à 60 km). Elles peuvent s'inscrire à des alertes pour être informées dès qu'une offre est publiée. Le manager reçoit ensuite les candidatures et fait son choix. Toutes les démarches RH (déclarations des heures et ajout sur le bulletin de paie) sont ensuite automatisées.

Fidéliser ses équipes de vente

Même si au début, certains managers craignaient que l'application ne les privent de leurs meilleurs éléments, ils ont rapidement trouvé leur intérêt. Ils sont en effet assurés de trouver des professionnelles opérationnelles de suite, ce qui n'est pas le cas avec les intérimaires. Actuellement, 88% des managers ont recours à Squadshift.

C'est aussi un bon moyen pour fidéliser ses meilleures vendeuses, un métier où le turn over atteint 40% par an. En plus d'un accroissement de leurs revenus (les heures complémentaires sont majorées de 15%), les hôtesses de vente peuvent aussi s'ouvrir de nouveaux horizons en travaillant dans d'autres magasins et pour des marques différentes "Squadshift centralise les missions pour Etam, Undiz et 123. Les vendeuses peuvent passer d'une enseigne à une autre, ce qui permet de découvrir d'autres environnements et pourquoi pas se trouver de nouvelles affinités avec certaines marques" met en avant Caroline Bour. Mais il reste encore à faire un travail de communication auprès des hôtesses, car elles ne sont que 30% à utiliser Squadshift.

Pour le groupe Etam, cette application présente aussi des intérêts. Il permet notamment de réduire le recours aux agences d'intérim, dont les prestations sont coûteuses. La collecte des données permet aussi d'identifier les magasins dont les équipes sont sous-dimensionnées, et ainsi réviser en conséquences les contrats des vendeuses. Prochaine étape de développement prévue pour Squadschift: l'ouvrir aux personnes qui collaborent régulièrement avec l'enseigne, sous forme de CDD, afin qu'elles puissent, elles aussi, trouver des missions complémentaires.

Coralie Cathelinais