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Emploi

Fiscalité des entreprises: le patronat s’impatiente

Pour toute annonce, Jérôme Cahuzac a rappelé face aux patrons que des hausses d’impôts étaient prévues pour 2013

Pour toute annonce, Jérôme Cahuzac a rappelé face aux patrons que des hausses d’impôts étaient prévues pour 2013 - -

Pour cette deuxième journée à l'université d'été du Medef ce 30 août, six ministres sont venus se confronter aux patrons. Une opération de séduction qui ne suffit pas à atténuer l’inquiétude des industriels sur les mesures fiscales à venir.

Le gouvernement est venu en force à l'université d'été du Medef ce jeudi 30 août. Six ministres s’y sont succédé aujourd'hui. Parmi lesquels Pierre Moscovici, le ministre de l’Economie, Jérome Cahuzac, le ministre du Budget, et Michel Sapin, le ministre du Travail. Mais ils n’ont formulé aucune annonce à l’heure où le patronat attend de savoir à quelle sauce il va être mangé.

Les émissaires du gouvernement ont fait part de leur soutien et de leur confiance aux entrepreneurs, mais n’ont livré aucun détail sur les projets fiscaux en discussion. Jérome Cahuzac s'est contenté de rappeler qu’il allait y avoir des hausses d’impôts en 2013. Pas vraiment de quoi rassurer les chefs d’entreprise, qui font part de leur désarroi en coulisses.

Les patrons prévoient une rentrée attentiste

Un industriel de l'automobile confiait être dépité et abattu par le discours gouvernemental. "On ne relance pas les entreprises avec des commissions, mais avec des actions immédiates", s’insurge-t-il. Un dirigeant d'une PME dans l'agroalimentaire disait, lui, qu'il était surtout déçu par l'absence d'annonce sur des abaissements de charge. Beaucoup d’entre eux plaident aussi pour le retour d'un dispositif "zéro charges" sur les embauches des jeunes. Ils appellent aussi à un renforcement du crédit impôt-recherche.

Mais rien n’est acté pour le moment. L’avenir de l’avantage fiscal pour les assujettis à l’ISF qui investissent dans les PME reste en suspens. L’arbitrage sur la suppression de la déductibilité d’emprunt pour l’acquisition des entreprises n’a, semble-t-il, pas encore été rendu non plus.

En attendant, la plupart des chefs d'entreprise pensent que la rentrée sera attentiste, autant en termes d'embauche que d'investissement. On ne parle pas de retournement de tendance ici, mais on s'accorde à dire que l'environnement n'est pas propice.

Simon Tenenbaum et BFMbusiness.com