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Florange: "La nationalisation n'est pas un épouvantail", selon Alain Rousset (PS)

Alain Rousset estime qu'ArcelorMittal "n'a pas respecté sa parole"

Alain Rousset estime qu'ArcelorMittal "n'a pas respecté sa parole" - -

Revenant sur le dossier ArcelorMittal, le député PS Alain Rousset explique à BFM Business que la nationalisation du site n’était pas forcément la solution. Mais le gouvernement ne doit pas pour autant se priver de cette "arme de sauvetage".

Le dossier Florange continue de battre son plein. Ce mercredi 5 décembre, Jean-Marc Ayrault recevra à 17h30 les syndicats d’ArcelorMittal, lors d'une réunion où il devrait donner les détails de l’accord conclu avec le groupe sidérurgique, vendredi dernier.

Invité sur BFM Business, Alain Rousset député PS et responsable de l'industrie lors de la campagne électorale de François Hollande, est revenu sur cet accord, qu’il "approuve".

Il évoque notamment la question de la nationalisation temporaire de Florange, une possibilité qui avait été mise sur la table par Arnaud Montebourg. Cette piste n'a toutefois pas été retenue dans l'accord passé avec Mittal.

Alain Rousset estime qu’il n’était pas judicieux de nationaliser qu'une partie d’une entreprise, ce qui aurait été le cas avec le site de Florange. Mais pour autant, il pense que la nationalisation "n’est pas un épouvantail absolu", citant les nationalisations effectuées par le Royaume-Uni pendant la crise concernant notamment son secteur bancaire.

Selon lui, la nationalisation "est une arme de sauvetage". "Un certain nombre d’entreprises et de fonds d’investissements viennent en France prendre à la fois l’outil de travail, la compétence et les clients. Une fois l’opération rentabilisée, ils s’en vont. Ce n’est pas normal, donc il faut des dispositifs pour éviter cela", poursuit-il.

Rester prudent sur ce que l'on dit

Il a également fait une référence implicite à Arnaud Montebourg, qui avait dénoncé avec vigueur les méthodes d’ArcelorMittal. Alain Rousset souligne ainsi que si le gouvernement doit défendre les intérêts français, "il faut être prudent. Nous ne devons pas avoir des mots extrêmement forts pour ensuite faire marche arrière. Cela fait plusieurs fois qu’on le fait et ce n’est pas une bonne pratique".

Au passage, Alain Rousset remet aussi en question le comportement de Lakshmi Mittal. Il considère ainsi qu’ "ArcelorMittal n’a pas respecté sa parole", déjà vis-à-vis de Nicolas Sarkozy lorsqu'il était président. Mittal "prend des décisions, il achète un site et ne fait pas les investissements qui doivent être faits", assène le député socialiste, tout en reconnaissant que "les problèmes du marché de l’acier sont là".

Selon le cabinet Laplace Conseil, ArcelorMittal perd, en effet, du terrain en Europe, avec une part de marché passée de 29% à 24% entre 2005 et 2011. Plus globalement, les chiffres de la World Steel Association, montrent que la production d’acier dans l’Union européenne a chuté de16% entre 2007 et 2011.

Julien Marion