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Fnac : PPR accélère le rythme de sa mue

Le groupe de François-Henri Pinault poursuit son recentrage dans le luxe, sport et Lifestyle

Le groupe de François-Henri Pinault poursuit son recentrage dans le luxe, sport et Lifestyle - -

La presse prête à PPR la velléité d’introduire la Fnac en Bourse. Une initiative qui, si elle se réalisait, s'inscrirait tout à fait dans l’optique du conglomérat de se recentrer sur des segments très lucratifs.

La cession de la Fnac se précise. Un conseil d'administration de PPR est prévu mardi 9 octobre. La maison-mère de l'enseigne culturelle devrait y présenter les différents schémas de sortie possibles. Depuis plusieurs années, il est de notoriété publique que PPR veut se séparer de la Fnac. Et depuis plusieurs mois le groupe s'efforce donc de faire la mariée plus belle.

La Fnac détient l'un des seuls sites de e-commerce rentable

Pour répondre à l'effondrement des marchés historiques, le plan stratégique "Fnac 2015" a ainsi été lancé en juillet 2011 par Alexandre Bompard. Il fixait trois objectifs : repositionner l'offre, multiplier l'interactivité entre les magasins et le site internet, et renforcer la relation client.

Un an et demi après, du chemin a été parcouru. En magasin, à côté de l'offre traditionnelle, se trouvent désormais des univers Kids, Maison et Design, ou encore des corners SFR et un nouvel espace services. 

L'enseigne a lancé des magasins dans les gares et les aéroports, avec des résultats plutôt satisfaisants, selon le PDG. Alexandre Bompard assure aussi que le site internet de la Fnac représente désormais 13% des ventes en France, et qu’il est l'un des seuls sites de e-commerce français rentable.

Au-delà de la Fnac, on sait aussi que PPR veut se séparer de l’autre branche de son pôle distribution, son spécialiste de la vente en ligne Redcats.

D'un conglomérat à un groupe cohérent

Le groupe de François-Henri Pinault entend se recentrer sur le luxe et le sport lifestyle. Un souhait qui repose sur la logique économique du moment, explicitée la semaine dernière par le PDG : "d'un conglomérat financier et opérationnel, PPR se mue en un groupe cohérent", a-t-il expliqué. Autrement dit, un groupe mondial, intégré, avec un métier, et un seul : fabriquer et distribuer habillement et accessoires. En se concentrant sur le luxe et le sport, et par extension, sur le lifestyle.

Pourquoi ces deux secteurs ? Parce que, déjà très importants, ils vont le devenir encore plus grâce aux pays émergents. Selon François-Henri Pinault, sur les cinquante dernières années, 800 millions de consommateurs ont fait la croissance de ces secteurs. Sur les 50 prochaines, elle sera faite par trois milliards de nouveaux clients.

En outre, l'avantage des produits de luxe ou des produits sportifs est qu'il n'est pas nécessaire d'adapter grandement l'offre pour la distribuer à travers le monde. Une logique qui ne s’applique pas aux produits proposés par la Fnac, ou Redcats. Pour autant, avant de s'en séparer, PPR avoue avoir intégré leur savoir-faire en matière de e-commerce…

Karine Vergniol