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Gattaz met en garde contre un abandon du projet El Khomri

Pierre Gattaz à son arrivé à l'Hôtel de Matignon, mardi 8 mars 2016.

Pierre Gattaz à son arrivé à l'Hôtel de Matignon, mardi 8 mars 2016. - AFP-Dominique-Faget

"Mardi soir, le président du MEDEF a qualifié de "dramatique pour le pays" un éventuel retrait du projet de réforme du Code du travail."

La concertation sur la loi Travail continue. Ce mardi en début de soirée, Manuel Valls recevait le président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF) à l’Hôtel de Matignon.

A la sortie de cet entretien, Pierre Gattaz a mis en garde le gouvernement contre un éventuel retrait du projet de loi controversé de réforme du Code du travail. Interrogé sur une éventuelle crainte d'un recul du gouvernement face à la mobilisation sociale prévue le 9 mars, le président du MEDEF a déclaré: "Il faut avancer, il faut continuer, je crois qu'un retrait serait dramatique pour le pays, pour l'économie du pays, et surtout pour le chômage".

"Il ne faut surtout pas avoir de demi-mesures"

Le représentant du patronat a profité de cet entrevue d'une heure avec Manuel Valls et Myriam El Khomri pour insister sur la nécessité de flexibilité pour les entreprises. "Nous avons rappelé que cette loi était de nature à provoquer des créations d'emplois et notamment en CDI, et donc qu'il ne fallait surtout pas la dénaturer. Il ne faut surtout pas avoir de demi-mesures", a-t-il raconté aux journalistes sur le perron de Matignon.

"Il faut être capable de s'adapter, avant qu'il ne soit trop tard", a plaidé le président du Medef, donnant l'exemple du forfait-jour qui, dans le texte initial du projet, permet à l'employeur de recourir à ce régime dérogatoire aux 35 heures sans accord, dans les entreprises de moins de 50 salariés.

Des déclarations à contre-courant

Sans surprise, les déclarations de Pierre Gattaz viennent contre-dire celles de Carole Couvert un peu plus tôt dans la journée de mardi. La CFE-CGC demande le retrait du texte dans son ensemble. Sa présidente avait assuré au sortir de son entretien avec Manuel Valls que celui-ci réfléchissait à une augmentation du plafond des indemnités prud’hommales mais que ce n’était "pas (sa) demande".

En marge de ces allocutions, Arnaud Montebourg s’est exprimé lors d’une conférence à l’université Paris Dauphine. Interrogé sur la réforme de la loi du travail portée par Myriam El Khomri, l’ancien ministre a répondu: "Je suis frappé de voir que le problème numéro un aujourd'hui (...) pour le développement de l'emploi, c'est le financement de l'économie. Le problème numéro un des PME aujourd'hui, c'est le besoin de fonds".

A.R. avec AFP