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GM&S: GMD a déposé son offre de reprise partielle

épilogue du dossier GM&S ce vendredi

épilogue du dossier GM&S ce vendredi - Pascal Lachenaud - AFP

Le seul repreneur pour le site de la Souterraine a déposé son offre jeudi soir. Le Tribunal de commerce doit l'examiner et trancher ce vendredi.

GMD aura attendu le tout dernier moment. L'entreprise stéphanoise a déposé jeudi soir son offre de reprise partielle de l'équipementier automobile GM&S, qui prévoit de garder 120 salariés sur 277 et sur laquelle le tribunal de commerce de Poitiers doit se prononcer vendredi.

"L'offre a été déposée vers 19h30. Elle se situe exactement là où GMD l'avait annoncé dès le début: 120 salariés", a expliqué l'avocat des salariés de GM&S Jean-Louis Borie. "Je ne peux pas en dire davantage ce soir car il nous faut digérer cette information et en discuter avec les salariés d'abord", a-t-il relevé.

L'annonce du dépôt de cette offre a eu lieu alors qu'une réunion se tenait à Paris entre les syndicats du groupe et le gouvernement.

Encore un délai demandé par les syndicats

"Avant de se prononcer sur l'offre, il faut qu'on l'étudie. Nous sommes attachés à nos emplois et à cette entreprise. Il faut que l'on regarde ce qu'il y a dedans. Il y a quand même 157 salariés menacés de licenciement", a réagi le délégué CGT Vincent Labrousse, après la réunion à Paris.

Patrick Brun, un autre syndicaliste CGT, a lui "demandé du temps pour faire en sorte que cette offre s'améliore".

Sans attendre la décision du tribunal de commerce de Poitiers, les syndicats de GM&S ont prévenu qu'une autre réunion avec le gouvernement devait se tenir la semaine prochaine.

Réunion des syndicats

Malgré le dépôt de l'offre, les salariés continuaient d'occuper l'usine dans laquelle ils ont allumé depuis le 27 juin des feux avec des palettes et des pneus. 

Ils se réuniront vendredi matin, à La Souterraine dans la Creuse, avec leur avocat et les syndicats CGT et FO, pour connaître la décision du Tribunal de commerce.

Le dossier est sensible pour le gouvernement, qui a mis en place une "cellule de crise", conformément aux engagements du président Emmanuel Macron, lequel avait rencontré mi-juin des représentants des salariés de GM&S à l'occasion d'un déplacement en Haute-Vienne.

Les deux groupes automobiles Renault et PSA Peugeot Citroën sont également au coeur d'une éventuelle solution. 

Le soutien financier de Renault et PSA

Renault compte apporter un soutien financier aux investissements de GMD d'un montant maximal de 5 millions d'euros et s'est engagé à porter ses commandes à un montant de 10 millions d'euros par an.

Jeudi matin, PSA avait précisé à l'AFP qu'il s'engageait sur quatre millions d'euros d'investissements sur le site, tout en confirmant 36 millions d'euros de commandes sur trois ans, soit 12 millions d'euros par an en moyenne.

Le compte ne correspond cependant pas tout à fait aux dix millions d'euros d'investissements annoncés mardi soir par le ministère de l'Économie.

Un point de désaccord persistant reste aussi l'éventuel paiement d'indemnités de licenciement supra-légales pour les salariés qui ne seraient pas repris par le groupe stéphanois GMD.

Le repreneur face à ses responsabilités

Mercredi, une rencontre avait eu lieu d'abord entre le président de GMD, des représentants de PSA et Renault, les deux principaux clients de GM&S, et le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie Benjamin Griveaux. Puis le secrétaire d'Etat avait rencontré les délégués syndicaux de l'équipementier dans un hôtel du XVe arrondissement, avant de retrouver les représentants des constructeurs automobiles, puis à nouveau les salariés.

En marge du lancement des soldes dans un grand magasin, tôt le matin, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire avait demandé au "repreneur de prendre ses responsabilités".

Face à "un mur"

GMD, seul groupe à se montrer intéressé par GM&S, s'est retrouvé en première ligne, la CGT l'accusant de "chantage" en attendant toujours le dépôt d'une offre tangible.

Le syndicat a dit faire "face à un mur", jugeant "inadmissible et indigne" que GMD refuse d'indemniser les futurs licenciés au-dessus du montant fixé par la loi, alors qu'il compte garder moins de la moitié des employés de GM&S.

GM&S, deuxième employeur privé de la Creuse, a déjà passé six mois en redressement judiciaire, son troisième en huit ans. Tant qu'il ne fait pas l'objet d'une offre concrète, il risque la liquidation judiciaire.

J.M. avec AFP