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Emploi

Le gouvernement confronté à un désenchantement social

La conférence sociale va se tenir au Palais d'Iéna, siège du Cese.

La conférence sociale va se tenir au Palais d'Iéna, siège du Cese. - -

Alors que François Hollande ouvrira, lundi 9 juillet, la conférence censée cadrer les réformes sociales du quinquennat, le gouvernement doit gérer un début de grogne sociale moins d'un mois après le succès des législatives.

François Hollande ouvrira, lundi matin 9 juillet, au Palais d'Iéna, la conférence permettant de cadrer les réformes sociales qui seront adoptées durant le quinquennat.

Pendant deux jours, partenaires sociaux et représentants du gouvernement vont débattre création d'emplois, compétitivité de l'économie, financement de la protection sociale, retraites, rémunérations, conditions de travail. Aucune annonce concrète ne doit cependant intervenir au terme de ces deux jours. Il s'agit, selon la formule officielle, d'une simple conférence de "méthode".

Mais cette conférence promise par François Hollande lors de la campagne électorale pour bien marquer sa différence avec le dédain affiché par Nicolas Sarkozy à l'égard des "corps intermédiaires", ne s'engage pas sous les meilleurs auspices pour le pouvoir. Sur le front social, un certain désenchantement, voire une certaine désillusion, commence à se faire jour à l'égard de l'action gouvernementale.

Premier signal: le faible coup de pouce au Smic, fin juin, a sans doute satisfait les milieux économiques pour son réalisme mais a déçu les salariés concernés et les syndicats par sa frilosité.

Gesticulations autour des plan sociaux

De même, en matière d'emploi, malgré les gesticulations du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, le gouvernement ne semble rien pouvoir faire pour endiguer les plans sociaux en cours: PSA, télécoms, Sanofi... Au total, 60 000 emplois sont actuellement en jeu alors que le chômage progresse toujours de mois en mois. Le projet d'interdiction des "licenciers boursiers" annoncé pour la fin de l'année par Michel Sapin, le ministre du Travail, paraît trop théorique pour être applicable.

Les cadres, eux, sont directement concernés par le projet de taxation accrue de l'intéressement et de la participation contenu dans le collectif budgétaire. L'évocation d'un élargissement de l'assiette de la CSG, voire d'une hausse de son taux l'an prochain, n'est pas faite pour les rassurer davantage. Côté retraite, les gestionnaires de leur régime complémentaire ont fait savoir que les réserves financières se tarissaient, ce qui signifie des prochaines hausses de cotisations ou des baisses des futures pensions.

Mais c'est surtout du côté de la fonction publique et de ses cinq millions d'agents que les choses se gâtent. Les réductions d'effectifs, le probable gel des rémunérations et la remise en cause des primes liées au non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, a plombé le climat.

Cet électorat, en majorité favorable à la gauche, se sent sacrifié par le nouveau gouvernement après l'avoir été par l'ancien. Or, les fonctionnaires se mettent plus facilement en grève que les salariés à l'automne...

Patrick Coquidé