Heuliez: Montebourg et Royal face à face
A l'agonie depuis six ans et trois dépôts de bilan successifs, Heuliez voit une nouvelle fois son avenir s'assombrir. Alors que le tribunal de commerce de Niort doit examiner, ce lundi 23 septembre, les éventuelles offres de reprise de l'équipementier, Arnaud Montebourg a en effet tenu un discours loin d'être rassurant.
Interrogé sur itélé, ce lundi matin, sur une éventuelle intervention de l'Etat, le ministre du Redressement productif a ainsi déclaré: "Ca fait trois fois qu'on a aidé"!
"Nous ne sommes pas là pour mettre des ressources rares dans des entreprises qui n'ont pas d'avenir", a-t-il ajouté, soulignant que de l'argent public avait "déjà" été injecté dans l'entreprise, actuellement en redressement judiciaire.
La nationalisation écartée
Des propos qui rappellent étrangement ceux de Nicolas Dufourcq, le directeur général de la Banque publique d'investissement. Ce dernier avait affirmé que "pour les entreprises en décroissance sur des marchés en déclin, il n'y a(vait) pas de solution".
"Si, chez Heuliez, nous arrivons à trouver des solutions avec des pourvoyeurs d'ordres, des commandes, cela sera très facile. Or, le problème aujourd'hui, c'est que nous n'arrivons pas avec cette entreprise à trouver et garantir un avenir avec des commandes", a encore déclaré Arnaud Montebourg.
Il a écarté l'option d'une nationalisation, qui avait été évoquée pour les hauts-fourneaux d'ArcelorMittal de Florange (Moselle), mis à l'arrêt en avril. "Florange était une entreprise qui garantissait de la rentabilité", a fait valoir le ministre.
Royal veut une nouvelle aide publique
Le problème est qu'Heuliez n'est pas n'importe quelle entreprise. Ségolène Royal, la présidente PS de la région Poitou-Charentes, y est en effet très attachée, et milite en faveur d'une nouvelle intervention de sa collectivité après un premier sauvetage il y a quatre ans. A l'époque, la région était entrée au capital de l'entreprise à hauteur de cinq millions d'euros.
Cette fois, ,le Conseil régional a voté, le 13 septembre dernier, en faveur de la création d'une société d'économie mixte (SEM) dont le but sera de soutenir l'entreprise.
"On n'a pas le droit de laisser tomber Heuliez", avait alors déclaré Ségolène Royal aux élus. "Seule la région peut maintenir Heuliez à flot en attendant une éventuelle commande. Il y a un contexte transitoire à aménager. Il faut tenir en attendant".