BFM Business
Emploi

Chômage: les intermittents vont-ils sauver leur régime?

La réforme du régime des intermittents est au centre des négociations Unedic qui se poursuivent ce 27 février

La réforme du régime des intermittents est au centre des négociations Unedic qui se poursuivent ce 27 février - -

Les intermittents du spectacles vont manifester ce 27 février pour dénoncer une remise en cause de leur régime très favorable d'indemnisation du chômage alors que se tient une séance de négociation de la nouvelle convention Unedic.

Avant de perturber comme ils en ont l'intention la cérémonie télévisée des César, vendredi 28 février, les intermittents du spectacle seront une nouvelle fois dans la rue ce 27 février.

A l'appel de la CGT-spectacle, ils vont manifester devant le siège parisien du Medef alors que doit s'y tenir une nouvelle séance de négociation sur la future convention d'assurance-chômage entre partenaires sociaux. Or, le Medef réclame depuis le début de cette négociation une remise à plat du régime d'indemnisation des 123.000 intermittents.

Le patronat souhaite que ceux-ci rentrent dans le droit commun de l'assurance-chômage alors qu'ils bénéficient actuellement d'un régime très favorable, comme l'a une nouvelle fois rappelé la Cour des comptes dans un référé du 26 novembre.

Surtout ce régime creuse le déficit de l'Unedic de un milliard d'euro par an sur un déficit total de près de quatre milliards. Ce chiffre s'explique par les règles d'indemnisation: pour un euro cotisé, un intermittent touche 5,5 euros d'indemnité contre 0,9 euro pour un salarié en CDI au chômage et 3,2 euros pour un CDD.

Le gouvernement botte courageusement en touche

Dans ce dossier, le gouvernement botte courageusement en touche. Jouant les défenseurs de la Culture qui serait mise en cause par les méchants patrons, Jean-Marc Ayrault comme sa ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, se sont déclarés opposés à une remise en cause du régime des intermittents. Reconnaissant toutefois qu'il fallait lutter contre les abus. Selon la Cour des comptes, 15% des intermittents indemnisés seraient, en effet, employés à plein temps par les entreprises culturelles ou audiovisuelles.

Mais le gouvernement se garde bien de dire comment lutter contre les abus, renvoyant la balle aux partenaires sociaux gestionnaires de l'Unedic. Il faut dire que le dossier porte malheur aux politiques. En 2003, il avait coûté son poste à Jean-Jacques Aillagon, alors ministre de la Culture de Jacques Chirac qui voulait réformer le régime.

La CGT propose sa petite réforme

Paradoxalement, mis à part le Medef, seule la CGT-spectacle fait aujourd'hui des propositions pour réformer le régime des intermittents. Elle va ainsi proposer un plafonnement du cumul des indemnités de chômage avec des salaires, comme cela existe pour les autres demandeurs d'emploi.

Mais cela serait loin de suffir à rétablir les comptes du régime. La Cour des comptes proposait, elle, en novembre dernier d'augmenter les cotisations des intermittents et de leurs employeurs. Elle proposait ausi de différencier le cas des intermittents de celui des techniciens du spectacle qui disposent d'un régime encore plus favorable que les premiers.

P.C