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Jean-Claude Volot: au Medef, "on n'est pas chez les Soviets!"

Jean-Claude Volot, candidat à la présidence du Medef, était l'invité du Grand journal de BFM Business, lundi 18 février.

Jean-Claude Volot, candidat à la présidence du Medef, était l'invité du Grand journal de BFM Business, lundi 18 février. - -

Le candidat à la présidence de l'organisation patronale a tiré à boulets rouges sur Laurence Parisot, lundi 18 février sur BFM Business. Il n'a pas épargné non plus les autres prétendants au poste.

Alors que la perspective d’un troisième mandat à la tête du Medef pourrait s’éloigner pour Laurence Parisot, ses adversaires redoublent d’intensité dans leurs critiques.

Invité du Grand journal de BFM Business, lundi 18 février, Jean-Claude Volot, ancien médiateur des relations inter-entreprises et lui-même candidat, n’y est pas allé de main morte avec l’actuelle patronne des patrons.

Interrogé sur l’argument de cette dernière, qui craint un affaiblissement de l’organisation patronale dans les négociations en cours en cas de changement, le dirigeant a répondu, hilare : " C’est à mourir de rire ! Laurence [Parisot] avance cette idée, ainsi que tous ceux qui la protège, mais tous les gens qui se sont portés candidats jusqu’à maintenant ont toute la compétence pour le faire, et ils ont tous les relais au sein du monde patronal."

Il poursuit son explication :"Ce n’est vraiment pas un problème, c’est même un faux problème. Le seul sujet, c’est l’avenir de Laurence Parisot. Qu’est-elle sans le Medef ? Le cœur du sujet est là. Ce qu’elle aimerait, c’est qu’il n’y ait pas d’élection, et que son mandat de trois ans (…) puisse durer cinq ans."

Laurence Parisot "est l'alliée objective de François Hollande"

Jean-Claude Volot est allé plus loin dans ses griefs : "Son coup est préparé depuis longtemps. (…) Le timing est là : le président de la République avait demandé que les négociations se terminent avant le 11 janvier, donc on voit aussi qu’elle est l’alliée objective de François Hollande."

Quelle serait la solution, alors? "L’élégance, ce serait de lui permettre de faire un troisième mandat, mais après une vraie élection. Car la seule chose incontestable, c’est la démocratie. Même dans le mouvement patronal, on n’est quand même pas chez les Soviets. Qu’on lui donne le droit de se présenter une troisième fois, il y aura une vraie élection, et une vraie légitimité."

"Comment Frédéric Saint-Geours est-il arrivé à ce poste là?"

L'ancien médiateur n'est pas plus tendre avec un autre candidat (potentiel), Frédéric Saint-Geours, le patron de la puissante Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM): "Ma question a toujours été la même : comment Frédéric Saint Geours est-il arrivé à ce poste là ? Quand on est un énarque, qu’on a jamais dirigé d’entreprise, qu’on a toujours été un cadre supérieur de grandes entreprises..."

"Le vrai sujet est quelle est le type de chef d’entreprise qu’il faut à la tête du Medef, et quelle organisation ? Je suis fondamentalement opposé au système mis en place par Laurence Parisot, qui aboutit à une personnalisation du pouvoir, qu’on aura toujours avec Frédéric Saint Geours", a lancé Jean-Claude Volot. Avant de conclure: "Avec moi, ce serait une équipe. Je ne sais travailler qu’en équipe." Pas de doute, la bataille est bien engagée pour la tête du Medef.

Yann Duvert