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Jean-François Pilliard: "le Medef n'est pas dans une logique d'opposition"

Jean-François Pilliard a estimé que le report de l'âge légale n'est pas une plus mauvaise solution que l'allongement de la durée de cotisation.

Jean-François Pilliard a estimé que le report de l'âge légale n'est pas une plus mauvaise solution que l'allongement de la durée de cotisation. - -

Le vice-président du Medef en charge du pôle sociale était, ce jeudi 25 juillet, l'invité de BFM Business. Il est revenu sur les propositions que son organisation a transmis au gouvernement pour réformer les retraites.

Les pistes préconisées par le Medef pour réformer les retraites sont désormais connues. Ce jeudi 25 juillet, l'organisation patronale a transmis au gouvernement 24 propositions dans cette optique.

Parmi elles, le Medef propose au gouvernement de relever l'âge légal de départ à la retraite à 63 ans et de faire passer le nombre d'années de cotisations à 43, le tout d'ici à 2020. Ce qui se confronte aux intentions de l''exécutif, qui a plusieurs fois manifesté ses réticences à toucher à l'âge légal. Du coup, en alternative, le Medef propose de passer à 44 années de cotisations.

Invité de BFM Business ce jeudi, Jean-François Pillard, vice-président de l'organisation patronale en charge du pôle social, a tenu à préciser que "le Medef a la volonté de se faire entendre. Nous ne sommes pas dans une logique d'opposition mais de construction".

Le Medef "ne désespère pas de faire converger les points de vue"

Néanmoins, "Nous sommes étonnés que le gouvernement ait d'emblée retiré une action sur l'âge. En quoi le fait d'agir sur ce levier serait-il plus injuste que d'agir uniquement sur la durée de cotisations?", s'est-il interrogé.

D'autant plus que Jean-François Pilliard a estimé que l'âge légal de départ à la retraite "a le mérite d'apporter des réponses sur les plans économiques et financiers qui sont plus rapides que la durée de cotisation". Il a ainsi indiqué que le Medef ne "désespère pas de faire converger les points de vues" sur ce sujet avec le gouvernement.

Briser "le cercle infernal"

Autre piste proposée par le Medef: accepter une hausse de 0,1% des cotisations payées par les salariées et les employeurs mais à condition que "des transferts de charges s'opèrent des entreprises vers la solidarité nationale (CSG, TVA, ndlr)".

"Une première étape pourrait consister en un transfert des 5,4 points de charges sociales qui pèsent sur la partie patronale au titre de la politique familiale", a-t-il développé. Il a toutefois précisé que le Medef "n'est pas dans une logique de 'donnant-donnant'", l'important étant de "trouver des solutions durablement efficace pour éviter de revenir en permanence sur cette question des retraites".

Jean-François Pilliard a justifié la baisse des charges réclamées par son organisation en rappelant que les marges des entreprises sont "à leur niveau le plus bas d'un point de vue historique, avec pour corollaire une baisse de l'investissement".

"Tout ceci a pour conséquence une augmentation significative du chômage, des impacts sur la croissance et des baisses de recettes fiscales", a-t-il ajouté. Jean-François Pilliard a ainsi expliqué que les propositions du Medef visent à briser ce "cercle infernal".

Julien Marion