BFM Business
Emploi

Jean-Paul Betbèze: "un Etat moderne est un Etat moins cher''

L'économiste Jean-Paul Betbèze a estimé que les emplois aidés ne remplacent pas les emplois générés par les privés

L'économiste Jean-Paul Betbèze a estimé que les emplois aidés ne remplacent pas les emplois générés par les privés - -

Alors que les chiffres du chômage seront publiés mercredi, l'économiste Jean-Paul Betbèze était l'invité de BFM Business, ce mardi 23 juillet. Il a notamment expliqué que la lutte contre le chômage passe par la modernisation de l'Etat.

A la veille de la publication des chiffres du chômage, l'économiste Jean-Paul Betbèze a fortement insisté sur un point: la modernisation de l'Etat.

Invité de BFM Business, ce mardi 23 juillet, l'ex-chef économiste du Crédit Agricole a ainsi que déclaré que "le fameux choc de simplification, en réalité, revient à créer un Etat plus efficace c’est-à-dire un Etat moderne. Et un Etat moderne est un Etat moins cher, qui en quelque sorte aide à l'emploi".

"Si nous n'arrivons pas à réduire et à moderniser l'Etat nous ne réduirons pas vraiment le coût du travail", a-t-il affirmé avant d'expliquer qu'il faut cibler "le coût du travail qui ne bénéficie pas au salarié et qui est payé par l'entreprise. C'est en fait le surcoût d'une organisation publique qui n'est pas assez efficace".

Jean-Paul Betbèze a également prévenu que "l'Etat doit aller beaucoup plus vite en besogne, autrement la crise nous rattrapera" et avec elle "les baisses de salaires".

Le problème fondamental est "le dynamisme du secteur privé"

Alors que le gouvernement met actuellement l'accent sur les emplois aidés, et plus précisément les emplois d'avenir, pour lutter contre le chômage, l'économiste a été catégorique: "Le problème fondamental est le dynamisme de l'emploi privé. Ce dernier est l'emploi de 'fond'". L'emploi subventionné ne peut le remplacer. Or l'emploi de fond est en panne car "pour le moment nous n'avons pas suffisamment de croissance."

Pourtant François Hollande voit lui poindre la reprise. "Il ne peut pas vraiment dire autre chose", a enchaîné Jean-Paul Betbèze qui estime que le président constate avant tout que l'activité, en Europe notamment, a atteint son point bas. Reste à savoir comment elle va repartir.

"L'Europe est un grand groupe de Weight Watchers"

Par ailleurs, l'économiste a estimé que "l'Europe est un grand groupe de Weight Watchers", en raison de la cure d'austérité que se sont imposés plusieurs pays du Vieux Continent.

"Quand tout le monde maigrit ensemble, tout le monde maigrit plus que ce qui était prévu" et "le FMI n'avait pas prévu l'intensité de ce phénomène", a-t-il ajouté. "Il n'avait pas prévu l'instabilité du multiplicateur fiscal" a-t-il détaillé, c’est-à-dire que les ménages s'adaptent aux hausses d'impôts en réduisant leurs dépenses.

Julien Marion